Où commence la déviance sexuelle ?

02 juin 2017

SM, échangisme, exhibitionnisme… Des pratiques hier considérées comme immorales sont de moins en moins taboues, voire à la mode. Mais où se situe la frontière entre la fantaisie sexuelle et la perversion ?

Difficile d’établir des normes en matière de sexualité. En France par exemple, même si la masturbation ou la sodomie peuvent heurter certaines convictions, notamment religieuses, elles ne sont pas considérées comme illégales. Tout est aussi une question d’époque : certaines pratiques, très choquantes pour la génération de nos grands-parents, semblent se banaliser chez les plus jeunes… Le corps médical et le système judiciaire ont donc établi un cadre bien précis pour distinguer les comportements relevant du simple « hors-norme » de la pathologie.

D’après la classification actuelle du DSM (Manuel diagnostique et statique des maladies mentales), entrent dans la catégorie des déviances sexuelles (ou paraphilies) : l’exhibitionnisme, le fétichisme, le masochisme, le sadisme, le voyeurisme, le transvestisme fétichiste (attraction sexuelle pour des vêtements du sexe opposé), la clyostérophilie (plaisir obtenu par des lavements), l’urophilie (attirance sexuelle pour l’urine)… Mais pour être pleinement reconnues comme des pathologies par la psychiatrie et prises en charge comme telles, ces pratiques doivent être « à l’origine d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération d’un fonctionnement social professionnel ou dans d’autres domaines importants », rappelle l’Association française d’Urologie.

Systématique ou non ?

En d’autres mots, la déviance devient pathologique quand elle devient une obsession et la seule voie d’accès au plaisir. Elle peut aussi être perverse, quand le partenaire n’est plus considéré comme une personne mais comme un objet, avec toute la souffrance psychique que cela engendre pour lui. Quand elle est pathologique et/ou perverse, la déviance sexuelle nécessite une prise en charge psychiatrique. Dans tous les autres cas, tant qu’elle se pratique entre adultes consentants et n’est pas la seule source d’excitation, c’est une pratique sexuelle comme une autre.

A noter : Le frotteurisme (excitation sexuelle obtenue par frottement contre des personnes non consentantes) et la pédophilie sont des déviances sexuelles à part puisque punies par la loi. Concernant la nécrophilie (attirance sexuelle pour les cadavres) et la zoophilie (attirance sexuelle pour les animaux), le cadre juridique est plus flou.

  • Source : Site de l’Association Française d’urologie consulté le 1er juin 2017

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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