Comment « décrypter » la toux ?

18 février 2010

Un malade qui tousse se défend contre une irritation. Et la toux naturellement, présente des caractéristiques différentes selon les phénomènes qui la provoquent : infection – virale ou bactérienne – ou allergie, par exemple. Mais il existe aussi des toux différentes selon qu’elles sont dues à une bronchite, une trachéite, une laryngite… Explications.

Pour le Dr Gilles Jebrak, pneumologue à l’hôpital Bichat de Paris, « la toux est un réflexe de défense, une réponse à une irritation des voies aériennes (gorge, larynx, trachée, bronche) et aussi une manière d’évacuer les mucosités. Dans le premier cas, la toux est sèche, non productive, c’est-à-dire qu’elle n’entraîne pas d’expectoration, contrairement à la toux grasse. Cette dernière permet de dégager les voies respiratoires du mucus. Elle commence par une inspiration profonde à glotte fermée durant laquelle il existe une augmentation rapide de la pression dans le thorax, et se poursuit, dès l’ouverture de la glotte, par une expiration brusque et bruyante ».

Ainsi peut-il être important de ne pas arrêter systématiquement la toux. « Si elle est ou devient grasse après un rhume par exemple, cela signifie que les bronches sont encombrées. En toussant, le malade dégage le mucus qui s’y est accumulé. C’est le moyen de protéger les voies aériennes ». Votre médecin prescrira peut-être même, un fluidifiant pour faciliter ce mécanisme. Quand vous avez un encombrement, mieux vaut vous en débarrasser. Cracher permet d’éliminer des microbes et de dégager les voies respiratoires pour permettre au poumon de fonctionner normalement. En particulier en facilitant le passage de l’oxygène dans l’organisme et en éliminant le gaz carbonique. Certains patients n’arrivent pas à cracher bien que leurs bronches soient encombrées. C’est le cas si les mucosités sont trop collantes. Le principe des fluidifiants est de lutter contre cette viscosité quand elle est trop importante. Certains traitements symptomatiques volontiers utilisés en automédication comme Surbronc peuvent être utiles dans ces cas.

Mais la toux peut être un des symptômes d’une maladie chronique. Chez un nourrisson par exemple, une toux sifflante peut être liée à une bronchiolite ou un asthme. Seul un médecin pourra déterminer la marche à suivre. Une toux en quintes successives peut faire penser à la coqueluche. Et si elle est rauque et « aboyante » (mais oui…), il peut s’agir d’une laryngite. Dans tous les cas, une consultation s’impose dès les premiers signes. Car seul un examen médical peut déterminer les causes de la toux… et donc le moyen d’y remédier.

Pour soulager votre enfant enrhumé, nettoyez son nez avec du sérum physiologique et mouchez-le avec un mouche-bébé. Vous éviterez ainsi des écoulements dans l’arrière-gorge et de là, dans les bronches. Traitez la fièvre et faites-le boire. Beaucoup, pour fluidifier les sécrétions bronchiques. Et suivez bien les indications de votre médecin.

  • Source : Interview Dr Gilles Jebrak, 20 décembre 2009

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