Comment le premier confinement a impacté notre santé ?
15 janvier 2021
L’on s’en doutait, c’est désormais confirmé. Des chercheurs toulousains viennent de montrer comment le premier confinement a altéré notre santé, notamment sur le plan cardiovasculaire et mental.
En réponse à la pandémie de Covid-19, le gouvernement français a mis en place le 17 mars 2020, un confinement strict, et ce afin de casser les chaînes de transmission du virus. Une situation qui, par définition, a réduit les sorties, la pratique des activités physiques, les interactions sociales…
Avec plusieurs mois de recul, des chercheurs du CHU de Toulouse ont étudié l’impact de ce confinement sur la santé de 536 habitants de Haute-Garonne âgés de 50 à 89 ans. Ainsi, 2 personnes sur trois ont rapporté une diminution de leur activité physique et/ou une dégradation de leur alimentation (avec une augmentation de la consommation de produits sucrés, d’alcool ou de matières grasses). Par ailleurs, 4% des participants ont déclaré une augmentation de leur consommation tabagique d’au moins 1 cigarette par jour…
Ainsi, de façon très précise, les auteurs révèlent que 44 jours après le début du confinement, 63% des patients ont connu une aggravation de leur risque cardiovasculaire. Un phénomène particulièrement marqué chez les femmes les plus jeunes, les participants vivant en zone urbaine ou encore ceux qui ont continué à travailler en présentiel en contact avec le public. En revanche, l’impact semble avoir été moindre chez ceux dont le confinement n’a pas eu réellement de conséquences par rapport à leur vie d’avant et ceux vivant avec des enfants de moins de 18 ans.
Augmentation des cas de dépression
Autre enseignement, toujours après un mois et demi de confinement, 32% ont rapporté des symptômes d’anxiété ou de dépression. Sans trop de surprise, les participants qui se sentaient socialement isolés ou qui n’étaient pas totalement convaincus par l’efficacité des gestes barrières, ceux qui vivaient dans un logement sans terrasse ni balcon ou qui ont connu une détérioration de leur relation de couple, ont été les plus touchés. « Nous avons également constaté que les participants qui avaient une alimentation plus équilibrée avant le confinement présentaient 2 fois moins fréquemment des symptômes d’anxiété ou de dépression durant le confinement », rapportent les auteurs.
« Nous pensons que nos résultats améliorent la compréhension de l’impact du confinement sur la santé », concluent les chercheurs. Lesquels rappellent que certains facteurs de risques mis en avant entre mars et mai 2020 (liés à l’alimentation ou au manque d’activité physique par exemple) sont modifiables.
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Source : Lockdown-related factors associated with the worsening of cardiovascular risk and anxiety or depression during the COVID-19 pandemic - Preventive Medicine Reports – Janvier 2021
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet