Comment les villes « moches » et « ennuyeuses » altèrent notre santé
08 janvier 2025
Du béton, des immeubles, des commerces. Peu de verdures, d’espaces boisés ou de plans d’eau… L’architecture de nombreuses villes se veut aujourd’hui oppressante et peu stimulante. Un trait de caractère qui impacte grandement notre santé. On vous explique pourquoi.
Dans un article largement relayé du magazine Wired et titré « les villes ennuyeuses sont mauvaises pour la santé », des journalistes américains se sont intéressés à l’architecture citadine moderne et à son impact sur notre bien-être.
Il est vrai que de nombreux travaux ont été conduits sur ce sujet et tous vont dans le même sens. Avec l’extension des grandes villes, l’on assiste à une augmentation alarmante des cas de dépression, de cancer, de diabète…
Une étude d’ampleur, publiée dans la revue The Lancet Planetary Health, révèle l’impact significatif des espaces verts et bleus sur la santé mentale, particulièrement dans les zones défavorisées. Cette recherche, menée sur plus de 2 millions d’adultes au Pays de Galles pendant 10 ans, constitue l’évaluation la plus complète à ce jour sur le sujet.
Les résultats sont éloquents : chaque 360 mètres supplémentaires séparant un individu d’un espace vert (parc, zone boisée…) ou bleu (lac, mer…) augmente les risques d’anxiété et de dépression.
De façon naturelle, passer du temps dans le calme des espaces verts permet de gagner en sérénité. Au contraire, la pollution, le bruit mais aussi le stress et la sédentarité accentuent le déclin cognitif, fragilisent la mémoire, favorisent le surpoids…
Combiner architecture et bien être humain
L’article de Wired cite l’architecte danois Jan Gehl qui s’est rendu célèbre par sa vision plus humaine de l’architecture urbaine. Dans son ouvrage « Cities for people », il propose de recentrer l’urbanisme sur les besoins et les perspectives de l’être humain. Pour lui, il faut aménager rues et places des villes à partir des sens, la vue, le toucher, l’ouïe… Mais aussi bannir les voitures, rendre les transports plus équitables.
Et cette vision fonctionne ! Récemment, Santé publique France a publié un rapport relatif aux actions entreprises en ce sens par trois métropoles, Rouen, Montpellier et Lille. Résultat : la mortalité pourrait être réduite de 3 à 7 % en végétalisant davantage les villes. Et ce en atténuant les expositions à des facteurs de stress environnementaux, en encourageant à bouger davantage, en créant du lien social…
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Source : https://www.wired.com/story/boring-cities-are-bad-for-your-health/ - https://www.thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(23)00212-7/fulltext
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet