Comment mangent les Français ?

09 avril 2015

Combien de repas prennent les Français quand, où et comment ? C’est pour répondre à toutes ces questions qu’une équipe INSERM a interrogé près de 3 000 personnes. Résultat, il n’existe pas « un » mais « des » profils de mangeurs. Une raison suffisante, à en croire les scientifiques pour « segmenter les messages de santé publique (et) s’adresser aux populations cibles. »

Les chercheurs (Unité 1136, INSERM/Université Pierre et Marie Curie, Paris) ont interrogé 3 000 personnes incluses dans la cohorte SIRS, qui étudie depuis 2005 les inégalités et déterminants sociaux de la santé dans le « Grand Paris ».

Premier constat, le modèle français des 3 repas par jour n’est pas abandonné. Environ trois quart d’entre nous sommes habitués au « petit dèj – déjeuner – dîner ». Le quart restant ayant basculé dans les « 2 repas quotidiens » (au détriment du petit déjeuner).

Parmi ceux qui prennent 3 repas :

  • 1/3 déjeunent sur le lieu de travail. Ils sont majoritairement « actifs et éduqués » ;
  • Pour ¼, les 3 repas se font à la maison et en famille. Ce sont ceux qui respectent le plus la consigne des 5 fruits et légumes par jour ;
  • Pour les 17% restants, les repas sont aussi pris au domicile, mail seul, devant la télévision ou en écoutant la radio. Ce sont principalement des personnes âgées aux revenus modestes.

Ceux qui ne mangent que 2 fois par jour ont une plus forte tendance au grignotage. Sans grande surprise, ce sont aussi ceux qui n’ont que faire des recommandations alimentaires. En fait, deux catégories – radicalement différente s-  suivent ce rythme :

  • Ceux qui mangent chez eux, le plus souvent devant la télévision bien qu’accompagnés de membres de la famille (13% des personnes). Ces individus sont peu aisés, moins éduqués, plus souvent d’origine étrangère ;
  • Les autres au contraire, mangent à l’extérieur dans la convivialité, en compagnie d’autres personnes. Ces derniers sont plus instruits et correspondent davantage à la caricature « du bobo parisien célibataire », plaisantent les chercheurs.

Ces différences établies, « voici un nouveau point de départ pour orienter les bons messages de santé publique vers les bonnes personnes », conclut Pierre Chauvin, principal auteur de ce travail.

  • Source : INSERM, 31 mars 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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