Comprendre le cancer du sein métastatique

28 août 2018

Peu connu du grand public, le cancer du sein métastatique est pourtant une réalité vécue par des milliers de femmes en France. Pour 54% d’entre elles, la maladie impacte considérablement le quotidien. Zoom sur ce cancer et ses conséquences sur la vie des patientes.

Le cancer du sein métastatique (CSM) constitue une forme avancée du cancer du sein, dite de stade IV. Un cancer du sein métastatique est un cancer qui s’est propagé à d’autres tissus de l’organisme, généralement les os, le foie, le cerveau et les poumons, et donne lieu à des symptômes spécifiques.

Du côté des chiffres, il existe peu de données d’épidémiologie en France. De manière générale,  le cancer du sein représente la tumeur la plus fréquente[i], avec 54 062 nouveaux cas en 2015. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que moins de 10% des cas de cancer du sein présentent des métastases d’emblée et que 30% à 50% des patientes diagnostiquées à un stade précoce développeront des métastases au cours de leur maladie selon les études.

Les professionnels de santé considèrent que le cancer du sein métastatique tend à se chroniciser. En effet, s’il ne peut pas encore être guéri, l’arrivée de nouvelles thérapies ciblées constitue une avancée dans la prise en charge de cette tumeur et un formidable espoir pour les patientes Ces nouvelles molécules aident à ralentir la progression de la maladie et permettent aux femmes concernées de vivre mieux avec leur maladie.

A l’écoute des patientes

Cependant, comme pour toute maladie avec laquelle il faut vivre au quotidien, le cancer du sein métastatique impose aux patientes de nombreuses contraintes (par exemple, difficultés physiques, psychologiques ou domestiques dues à la maladie, effets indésirables des traitements,…) et peut avoir un impact important sur leur vie. Et jusqu’à aujourd’hui, le vécu des femmes était largement méconnu. Dans le cadre du programme SEINCHRONE, qui vise à co-construire avec les patientes, les professionnels de santé, les associations et les décideurs, des actions pour répondre aux problématiques identifiées, Pfizer a diligenté une enquête. Baptisée REALITES, elle a été menée en association avec Europa Donna auprès de 230 patientes françaises. En voici les principaux résultats :

  • Une femme sur quatre considère qu’elle n’est pas assez informée sur la maladie et ses traitements ;
  • Si 96% des médecins prennent le temps d’expliquer la maladie, une femme sur deux comprend parfaitement ces explications ;
  • Près des deux tiers des patientes souffrent d’effets secondaires ;
  • Et une faible proportion recourt aux soins de support (30% à un kinésithérapeute/16% à une socio-esthéticienne).

« L’isolement de ces patientes, leur besoin d’information, les difficultés par rapport au traitement et la peur des effets secondaires sont probablement sous-estimés par le monde médical », explique le Dr Jean-Sébastien Frenel, Oncologue Médical à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest. C’est pourquoi il est primordial « de mieux connaître le vécu et les attentes de ces femmes pour proposer une prise en charge la plus adaptée ». C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la démarche SEINCHRONE. « Elle a réuni des professionnels, des associations de patients permettant d’alerter et de réfléchir sur des problématiques quotidiennes des patientes, qui ne sont pas forcément abordées dans la prise en charge médicale. En cela c’est une avancée très importante. »

  • Source : Données internes issues de l’enquête nationale RÉALITÉS concernant le parcours de soins des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique. RÉALITÉS est une étude quantitative, elle a été menée auprès de 230 patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique, entre le 25 septembre et le 7 décembre 2015. Les patientes étaient diagnostiquées depuis plus de 6 mois et ont été interrogées via un questionnaire auto-administré réalisé par un Comité Scientifique et recrutées via des oncologues (48 dont 20 exerçant en AP/CHR/CHU, 15 en CHG/CH, 10 en CRLCC, 3 en cliniques / hôpitaux privés), 4 radiothérapeutes, 2 gynécologues - Rapport INCa. Les cancers en France - Édition 2015. Avril 2016.

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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