Conduite : la liste des médicaments dangereux s’allonge

22 mars 2017

Sous l’emprise d’anxiolytiques ou de somnifères, le niveau de vigilance baisse et l’envie de dormir survient. Ainsi, ces molécules encore trop consommées par les conducteurs augmentent le risque d’accidents de la route, parfois mortels. La dangerosité de ces médicaments au volant a donc été réévaluée et une campagne d’information est lancée.

« En France, 3,4% des accidents mortels de la route sont attribués à une prise de médicaments », détaillent le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, la Sécurité routière et la Direction générale de la Santé. Dans la moitié des cas, les molécules en cause appartiennent à la classe des benzodiazépines (anxiolytiques ou somnifères). Consommés par 11 millions de personnes selon un rapport de janvier 2014 de l’ANSM, ces médicaments agissant sur le système nerveux central sont connus pour leurs propriétés hypnotiques, myorelaxantes et anticonvulsives.

Un kit pour prendre conscience des risques

Les trois entités viennent de signer une convention engageant leur responsabilité sur 3 ans à sensibiliser les conducteurs sur les risques de ces molécules au volant. Une campagne à destination du grand public est donc lancée ce mercredi 22 mars. Un kit d’information (affiche, film d’animation pédagogique, dépliant, fiche mémo) sera mis à disposition des pharmaciens. « Ces documents rappellent les trois pictogrammes de couleur jaune, orange et rouge apposés sur les boîtes de certains médicaments à risque pour la conduite ».

De nouveaux médicaments à risque

Ces évolutions sont associées à la publication d’un nouvel arrêté au Journal Officiel. Daté du 18 mars 2017, ce dernier vient « modifier la liste des médicaments présentant des risques pour la conduite ». Ainsi de nouvelles classes thérapeutiques (antiépileptiques, antivertigineux, antimigraineux…) sont désormais répertoriées comme dangereuses au volant et devront donc porter obligatoirement le pictogramme dédié. Autre point, les benzodiazépines sont passées de la catégorie 2 (« Soyez très prudent. Ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé) à 3 (Attention danger : ne pas conduire.  Pour la reprise de conduite, demandez l’avis d’un médecin ».

Ces avancées découlent d’une décision du 2 octobre 2015 du Comité interministériel de la Sécurité routière. Celle d’évaluer les risques des molécules mises sur le marché depuis 2008. Mais aussi des médicaments plus anciens « en raisons de nouvelles utilisations ».

  • Source : Ordre national des pharmaciens, Sécurité routière, ministère de l’intérieur, ministère des Affaires sociales et de la Santé, le 22 mars 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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