Confinement : comment occuper ses enfants ?
19 mars 2020
Depuis lundi 16 mars, toutes les écoles françaises sont fermées. Et depuis mardi, ce sont les déplacements et les relations sociales qui sont soumis à de très fortes restrictions. Pour les parents dont l'activité professionnelle permet le télétravail ou ceux qui sont en chômage forcé, c'est tout un quotidien avec ses enfants qu'il faut réinventer.
Depuis l’arrivée de l’épidémie du coronavirus en France, et plus encore depuis la fermeture des écoles, elle est submergée de coups de téléphone. Elle, c’est Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste spécialiste des questions de la famille et de l’enfance. Et voici la question que lui posent le plus souvent les parents angoissés : « comment bien passer la journée avec mes enfants ? »
Pour la spécialiste, la réponse tient en une phrase : « les enfants aiment le rythme ». Alors, pour les contenir, les canaliser, il faut rythmer la journée comme une journée d’école normale : on se lève le matin, on se prépare comme pour aller à l’école, on s’habille (« pas question de rester en pyjama »)… et on se met au travail, « tout en gardant une dimension ludique », insiste la psychologue.
« La vie est belle »
Ainsi, pas question de zapper la récréation. On peut leur dire : « on travaille et on va jouer dans un quart d’heure. Et on leur montre l’heure. Ça permet aussi de les responsabiliser. » Quand vient le moment du déjeuner, « on peut sortir un plateau et jouer à la cantine… Il faut être inventif ». Et Sophie Marinopoulos de convoquer le 7e art pour les parents en panne d’inspiration : « Toutes proportions gardées, on peut s’inspirer du papa du film « La vie est belle » », ou quand un père déporté dans un camp de concentration avec son fils invente un jeu pour lui épargner l’horreur de la situation. « C’est une situation extrême, dans laquelle le papa provoque de la créativité, de la rêverie, il joue à « on dirait que… ». Dans le moment actuel, il faut que les parents jouent. »
Sinon ? « Si on est seulement dans le « dépêche-toi ! Habille-toi ! Fais tes maths ! », on entre dans le frontal et cela peut générer des violences verbales. L’étape suivante, ce sont les violences physiques. On sait que la promiscuité, cela peut être dangereux. »
A savoir : L’association Les Pâtes au Beurre comprend une dizaine de lieux d’écoute dans toute la France et maintiendra autant que possible une permanence téléphonique durant la période de confinement. Pour toute information : http://www.lespatesaubeurre.fr/
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Source : Interview de Sophie Marinopoulos, le 17 mars 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet