











Selon le Petit Larousse, « la douleur aiguë se caractérise par un sentiment pénible et une souffrance morale ». Un mal-être qui peut devenir chronique. Aujourdhui les centres anti-douleur permettent justement de prévenir ce passage à la chronicité.
Au cours du MEDEC le Dr Eric Serra, responsable du centre anti-douleur au CHU dAmiens, a particulièrement insisté sur labsolue nécessité de prendre en charge ces patients le plus tôt possible. «Nous devons traiter efficacement et précocement toutes les douleurs aiguës, de façon à accroître le confort et la qualité de vie des patients qui souffrent, mais aussi pour prévenir la chronicisation douloureuse.»
Seulement aujourdhui, laccès à ces centres anti-douleur reste problématique. «Selon le Ministère de la Santé, au niveau national le délai dattente est en moyenne de 50 jours» nous a confié Eric Serra. Il est même parfois supérieur quand la situation dun patient nécessite la présence dun spécialiste.
Par ailleurs pour certains malades, bien que leur souffrance soit réelle, laccès à ces consultations est quasiment impossible. Pourquoi ? «Certains médecins refusent dadresser leurs patients aux centres anti-douleur». Des refus parfois inacceptables mais qui tiennent au fait que certains médecins vivent ce transfert comme un échec, tandis que dautres ne veulent tout simplement pas perdre leur patient.
Mais il y a plus grave encore. «Des patients mont rapporté des propos scandaleux. Lun dentre eux venait juste de guérir dun cancer, mais il se plaignait de douleurs aiguës à cause notamment des séquelles de ses traitements. Son médecin lui a refusé la consultation anti-douleur, en lui précisant quil devait sestimer heureux dêtre en vie». Comme quoi il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que lunion sacrée contre la douleur ne se fasse vraiment.
Source : de nos envoyés spéciaux au MEDEC, Paris 15-18 mars 2005
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