Contraception, grossesse, ménopause : prévenir l’hypertension chez la femme
14 mai 2017
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La première prise d’une contraception hormonale, la grossesse et la ménopause. Ces trois étapes de la vie d’une femme représentent un risque augmenté d’hypertension artérielle (HTA). Ce que rappelle la Fédération française de Cardiologie (FFC) à l’occasion de la journée mondiale de l’HTA ce 14 mai. Dans le but d’inciter les patientes et les professionnels de santé à mieux la dépister.
« Le risque de développer une hypertension artérielle est plus important chez la femme à certaines périodes de sa vie hormonale », souligne la FFC. C’est le cas de la prise de la première contraception avec œstrogènes de synthèse, de la grossesse et de la ménopause. Voilà pourquoi un dépistage spécifique doit être mené à ces moments précis pour toutes les patientes concernées.
La contraception. « La prise d’une contraception contenant des œstrogènes de synthèse peut s’accompagner d’une élévation le plus souvent modérée de la pression artérielle », souligne le Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la FFC. « Cependant, l’HTA induite par ce contraceptif […] s’observe essentiellement chez les femmes de plus de 35 ans, obèses ou ayant des antécédents familiaux d’hypertension artérielle ». La présence de facteurs de risque doit donc pousser à discuter du choix de la contraception.
La grossesse. « L’hypertension artérielle touche 10% à 15% des femmes enceintes », alerte le Pr Mounier-Vehier. Cette hypertension artérielle spécifique est due à un développement imparfait du placenta qui nourrit le fœtus. « Elle apparaît, le plus souvent, à partir du deuxième trimestre de la grossesse et doit être prise en charge de façon coordonnée avec l’obstétricien, le cardiologue et le médecin traitant pour éviter les complications maternelles et fœtales », ajoute-t-elle. Pour la dépister au plus tôt, un monitoring doit « être réalisé tous les mois dès le premier trimestre ». Un dépistage essentiel, d’autant qu’il permet d’identifier « les femmes plus à risque de développer une hypertension ou un accident cardio-cérébro-vasculaire plus tard dans la vie ».
La ménopause. « Plus d’une femme sur 2 ménopausée sera hypertendue », note la présidente de la FFC. En effet, la ménopause augmente significativement le risque d’hypertension artérielle. « A cette période, les œstrogènes naturels diminuent progressivement, épaississant les parois des artères qui deviennent plus rigides », poursuit Claire Mounier-Vehier. Des facteurs supplémentaires font en outre, grimper le risque de HTA : l’âge, l’obésité abdominale, la dyslipidémie (concentration trop élevée de graisses dans le sang), l’apnée du sommeil (à dépister devant des symptômes parfois atypiques). Un dépistage est donc recommandé à cette période critique de la vie.
Prévenir par une vie saine
Le dépistage de l’hypertension artérielle se réalise par la mesure régulière de la pression artérielle lors de consultations médicales. Quel que soit le moment de la vie, « en cas de chiffres élevés (≥ 140/90 mm Hg), une automesure sur trois jours ou une mesure ambulatoire sur 24 heures doit être proposée », préconise le Pr Pierre Lantelme, chef du service de cardiologie de l’Hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon. Objectif ; « confirmer ou non le diagnostic d’hypertension artérielle et décider de la meilleure prise en charge thérapeutique ».
Enfin, pour prévenir la survenue d’une HTA, une bonne hygiène de vie est indispensable, dès le plus jeune âge. Pour cela, la FFC rappelle qu’il faut :
- Éviter une alimentation riche en sucres et en graisses saturées ;
- Limiter les apports en sel à 6 g par jour (le sel favorise la prise de poids et est source d’hypertension) ;
- Consommer au minimum 5 légumes et fruits, riches en fibres et vasodilatateurs ;
- Limiter la consommation d’alcool (qui fait monter la pression artérielle et limite les effets des traitements anti hypertenseurs) ;
- Ne pas fumer et se faire accompagner pour le sevrage tabagique ;
- Agir sur le stress.
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Source : Fédération française de Cardiologie, 9 mai 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche