Hypertension artérielle : pour une prise en charge précoce
27 octobre 2016
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Affectant 14 millions de Français, l’hypertension artérielle (HTA) constitue un facteur de risque cardiovasculaire. Insidieuse, elle engage le pronostic vital sans une prise en charge anticipée. Problème, cette affection reste encore mal dépistée. En réaction la Haute autorité de Santé (HAS) et la SFHTA* rappellent donc l’importance du diagnostic précoce et d’une approche thérapeutique adaptée.
En France, un cas d’hypertension artérielle sur deux n’est pas diagnostiqué. Pourtant cette affection augmente le risque cardiovasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, rupture d’anévrisme, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale) et favorise la survenue d’une démence. Comment alors éviter que les malades passent entre les mailles du dépistage ?
Selon la HAS, la mesure régulière de la pression artérielle par le médecin généraliste est incontournable, même chez les patients consultant pour un tout autre motif. L’enjeu ? Eviter de passer à côté de cette maladie asymptomatique… et donc difficile à repérer. Maux de nuques matinaux, vertiges et bourdonnements, palpitations, saignements de nez, engourdissement des extrémités (pieds, mains)… Le peu de signes associés à l’HTA sont en effet confondants avec d’autres maladies. « Ce contrôle régulier concerne aussi les autres professionnels de santé en contact avec la population adulte comme les médecins du travail ou les spécialistes. »
Enclencher le suivi
En cas de pression sanguine anormalement élevée et persistante, le médecin pourra diriger son patient vers un test à domicile. Cette approche est prodiguée grâce à « un dispositif d’auto-mesure ou avec l’aide de professionnels en ambulatoire ». En parallèle des mesures hygiéno-diététiques (arrêt du tabac, nutrition équilibrée, faible consommation de sel, pratique adaptée et régulière d’une activité physique, diminution du stress) seront mises en place. Objectif, abaisser la tension artérielle « à moins de 140/90 mmHg (et à moins de 150 mmHg chez les patients hypertendus âgées de plus de 80 ans) dans un délai de 6 mois ».
Une hypertension mieux contrôlée
Des traitements seront ensuite prescrits « en fonction du profil de chaque malade et de la sévérité de son hypertension ». Mais pour un patient sur deux, l’hypertension n’est pas contrôlée faute d’observance. Il arrive aussi que les traitements soient « trop intenses ou mal adaptés ». Pour faciliter l’observance mieux vaut limiter le caractère contraignant du suivi en « proposant une seule prise par jour, en privilégiant les comprimés associant plusieurs molécules lorsqu’une bithérapie est nécessaire et en s’assurant que le traitement est bien toléré ». Enfin, la communication du médecin avec son patient (expliquer les différentes phases de la prise en charge, les risques associés à l’HTA) constitue une pierre angulaire dans l’adhésion thérapeutique.
*Société Française d’hypertension Artérielle
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Source : Haute autorité de Santé (HAS), le 27 octobre 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault- - Edité par : Vincent Roche