Contre Alzheimer… stimuler les nouveaux neurones
09 mars 2015
L’activation des cellules souches neurales impulserait la production de nouveaux neurones. ©Phovoir
Comment prévenir le vieillissement neuronal à l’origine des maladies neurodégénératives ? Des chercheurs français viennent de proposer une nouvelle piste : impulser la production de nouveaux neurones à partir de cellules souches bien spécifiques pour pallier le déclin cognitif.
En l’absence de pathologie, le cerveau est capable de générer en permanence de nouveaux neurones grâce au renouvellement des cellules souches neuronales (CSN). Appelé neurogénèse, ce processus à l’origine du maintien des capacités cognitives intervient au niveau de l’hippocampe, siège de la mémoire.
« Cependant, l’âge et certains accidents cérébraux entraînent un déclin de cette fonction », rappellent les chercheurs (INSERM/CNRS/Université Pierre et Marie Curie) dans la revue Cell Reports. Ce qui, à terme, peut provoquer de graves troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer. L’équipe des Pr Jean-Léon Thomas et Anne Eichmann vient d’identifier un facteur de croissance, VEGF-C, qui permettrait de freiner la dégénérescence progressive des cellules de la mémoire.
Réveiller les CSN !
Le rôle du VEGF-C est de réguler et de maintenir la neurogénèse. Par conséquent, en cas de déficience de ce facteur de croissance, un endormissement des cellules souches neuronales s’installe. Conduisant à des troubles de la démence et de la perte de mémoire progressive. Selon les chercheurs, le VEGF-C permettrait « la sortie de cette dormance cellulaire » et de stimuler les cellules souches neuronales pour enclencher la production de nouveaux neurones.
Mis en évidence in vivo et in vitro chez les rongeurs, ces résultats doivent encore être confirmés chez l’homme. « Ces données avancent l’hypothèse que les CSN participent au contrôle physiologique du vieillissement chez l’homme. Cette avancée présente un nouvel espoir dans le développement de thérapies qui permettraient de pallier le déclin cognitif chez les personnes atteintes d’Alzheimer », concluent les chercheurs.
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Source : INSERM/CNRS/Université Pierre et Marie Curie, le 26 février 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon