











Une manière de lutter contre l’obésité infantile ? Peut-être… Il n’en reste pas moins que nos chères têtes blondes seront toujours abreuvées de messages publicitaires vantant des boissons et produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés.
Olivier Andrault de l’UFC-Que-Choisir, y voit « un contre-feu des régies publicitaires pour rendre caduque l’amendement 552 à la loi HPST ». Yves Bur, député UMP du Bas-Rhin, est l’un des auteurs de cet amendement. « Nous proposons d’interdire la publicité pour des produits trop gras, trop sucrés et trop salés pendant les émissions destinées aux moins de 12 ans. C’est un public passif et qui n’a pas son libre arbitre. Les groupes agro-alimentaires continuent à faire de la pub pour transformer le jeune enfant en prescripteur d’achat par sa mère. »
Pour le parlementaire, cette charte est rien moins qu’un cheval de Troie. C’est selon lui « une arme supplémentaire de lobbying ». Il regrette par ailleurs l’attitude du gouvernement, comme celle de certains grands acteurs de l’agro-alimentaire. « Trois groupes font de la pub pendant les heures d’émissions destinées aux enfants. Ce sont Kellog’s, Nestlé et Danone. La plupart des autres ont renoncé d’eux-mêmes. »
« Un lobbying inacceptable sponsorisé par le gouvernement »
Plus grave, les émissions d’éducation et de sensibilisation seront diffusées sans supervision des autorités. « L’Institut national de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) n’aura pas son mot à dire. Et il n’est pas exclu que les chaînes essaient de faire financer ces messages par les industriels », souligne Yves Bur.
De son côté l’UFC-Que-Choisir assure que « tous ses aspects d’éducation resteront absolument sans effet si on n’agit pas sur l’incitation marketing qui actuellement ressemble plus à un matraquage publicitaire pour des produits sans intérêt nutritionnel ». Voilà qui est dit. Et comme le précise Olivier Andrault, « la réglementation actuelle permet à une chaîne de diffuser jusqu’à 12 minutes de publicité par heure… contre 14 secondes pour ces fameux programmes d’éducation ».
En France, 18% des 3-17 ans souffrent de surpoids. « Nous avons potentiellement un fléau de santé publique devant nous », affirme Yves Bur. « Aux Etats-Unis, il est déjà prouvé que l’obésité risque de faire baisser l’espérance de vie. Nous avons les moyens d’agir. Voilà pourquoi ce lobbying sponsorisé par le gouvernement est inacceptable. »
Source : Interview UFC-Que-Choisir, 18 février 2009 ; Interview Yves Bur (Député UMP-Bas-Rhin), le 18 février 2009
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