Contre les excès d’alcool… le mariage !
14 août 2015
Avancer en âge prémunit du risque alcoolique. ©Phovoir
Chaque année, le binge-drinking concerne près d’un jeune sur deux dans la génération 18-25 ans. Caractérisée par une consommation excessive et régulière d’alcool, cette habitude serait moins pratiquée par les jeunes mariés. Maturité, vie à deux, intégration professionnelle : quels facteurs motivent les jeunes à réfréner ces pulsions pour l’ivresse express ?
On connaissait les bienfaits de la vie en couple pour reprendre le sport ou arrêter de fumer. Mais se dire oui aiderait aussi à diminuer votre consommation d’alcool. Des bienfaits repérés chez les buveurs moyens, mais aussi auprès des sujets les plus exposés à la dépendance pendant leur jeunesse.
Pour en savoir plus, le Pr Matthew Lee (Département de Psychologie, Université du Missouri) et le Pr Laurie Chassin (Université d’Arizona) ont suivi 844 volontaires âgés de 18 à 40 ans entre 1999 et 2004. Tous ont dû préciser leurs habitudes en termes de consommation d’alcool (type de boisson et quantité bue au quotidien et en soirée), mais aussi leurs antécédents familiaux. La moitié d’entre eux (51%) avaient au moins un parent sujet à l’addiction, « une donnée importante pour évaluer la prédisposition des jeunes à avoir des problèmes avec l’alcool en grandissant ».
Devenir adulte. Résultat, le mariage ne perturbe pas le rythme de consommation des personnes ayant peu d’affinités avec l’alcool. Sur une échelle de 1 à 8, leur usage est resté bas, 2,5 en moyenne. Chez les gros buveurs en revanche, « l’union en couple a diminué la fréquence des consommations excessives d’alcool. Cette dernière est passée de 4 à 2,5 rejoignant ainsi une moyenne normale », explique Matthew dans la revue Alcoholism : Clinical and Experimental Research le 7 août 2015.
Ce changement de comportement serait typique de la transition entre l’adolescence et l’âge adulte. Période de la vie au cours de laquelle les habitudes, bonnes ou mauvaises, se prolongent ou non. « La tendance à la stabilité ou aux excès s’établissent en fonction du rôle que chacun veut occuper dans la société », soulignent les chercheurs. « On peut imaginer que le mariage rime avec engagement et calme donc les fêtards face à la bouteille, même ceux ayant une prédisposition aux excès alcooliques du fait de leur histoire familial ».