Contre les insomnies, pensez dabord à lhygiène
21 mars 2003
Daprès les somnologues – cest ainsi que se baptisent les spécialistes du sommeil et de ses troubles – un Français sur cinq souffrirait dinsomnie chronique. Vous êtes concerné ? La solution ne passe pas toujours par les somnifères.
Le Dr Béatrice Noguès est neurophysiologiste, responsable du centre du sommeil et de la vigilance du CHU de Nantes. Comme lensemble de ses collègues français, elle profite de la Journée du sommeil ce 21 mars, pour informer le grand public sur les différents troubles du sommeil. Et notamment sur le plus courant, linsomnie.
Elle se caractérise par une difficulté à sendormir, des réveils nocturnes et/ou précoces. Mais comme le précise Béatrice Noguès, « nous nen parlons véritablement que lorsque lune ou plusieurs de ces situations survient plus de trois fois par semaine, quelle dure depuis au moins trois semaines et quelle a des retentissements sur la vigilance diurne ». Cest-à-dire si vous dormez si mal que vous avez du mal à rester éveillé le jour
Pourtant, elle déplore que les insomniaques viennent souvent consulter trop tard. « Ils nont pas toujours conscience dêtre malades, si bien que leur état dure souvent depuis plusieurs mois voire plusieurs années. La plupart sont donc déjà sous traitement médicamenteux. Or cela va peut-être surprendre, mais notre rôle est surtout de faire diminuer leur consommation de psychotropes ».
Les plus stressés repartiront donc avec une batterie dexercices de relaxation et quelques informations sur les règles dhygiène élémentaire susceptibles déviter le recours à des béquilles chimiques. Comme le souligne le Dr Noguès, « il est déconseillé de pratiquer une activité sportive ou de prendre une douche chaude juste avant de se coucher. Car cela élève la température corporelle. Or pour sendormir, celle-ci doit être la plus basse possible. Voilà pourquoi la température idéale dans une chambre est de 18°. Le dîner aussi doit être léger, sans graisses ni alcool. Enfin les excitants comme le thé, le café sont à proscrire après 17 heures ».
« Nous nous battons au quotidien pour faire comprendre aux patients mais aussi aux médecins que ces règles dhygiènes sont très importantes » reprend Béatrice Noguès. « Il ne faut pas donner trop facilement ces médicaments, même si les patients sont très demandeurs et même sils viennent consulter leur médecin pour avoir une réponse immédiate à leurs problèmes de sommeil ». Pour en savoir plus et trouver un interlocuteur près de chez vous, http://www.journeesommeil.com