Contre les papillomavirus, un vaccin récompensé

21 décembre 2021

Le vaccin Gardasil 9® contre les infections liées aux papillomavirus humains vient de remporter le Prix du Médicament Galien. L’occasion en cette fin d’année de revenir sur la vaccination contre les HPV, des virus à l’origine notamment de cancers.

Que sont les HPV ?
Les papillomavirus humains (human papillomavirus, HPV) appartiennent à la famille des papillomaviridiae. Ils se transmettent généralement au tout début de la vie sexuelle, même sans pénétration.

Au total, les scientifiques estiment qu’il existe plus de 200 types de HPV. Ils sont classés en fonction du risque oncogène qu’ils présentent : HPV « de bas risque » responsables des condylomes anogénitaux (génotypes 6, 11, 42, 43…), et HPV « de haut risque » qui peuvent être responsables des lésions précancéreuses et cancéreuses (génotypes 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45…).

Les HPV peuvent donc être à l’origine de lésions précancéreuses et/ou de cancers ano-génitaux ciblant le col de l’utérus, la vulve, le vagin, ou encore l’anus. Ces virus peuvent ainsi atteindre les femmes comme les hommes, lesquels peuvent en effet être porteurs sains ou contaminés. Chaque année en France, plus de 4 600 cancers ano-génitaux diagnostiqués sont dus aux HPV.

Quelle politique vaccinale menée en France ?
La vaccination HPV peut prévenir jusqu’à 90 % des infections à l’origine des cancers anogénitaux dus à ce virus. Elle est donc indiquée en prévention des lésions précancéreuses et/ou cancéreuses du col de l’utérus, de la vulve, le vagin, ou encore l’anus. En pratique, elle est recommandée de 11 à 14 ans chez les jeunes filles et depuis le 1er janvier 2021, chez les garçons du même âge. Sans oublier le rattrapage vaccinal entre 15 et 19 ans révolus selon un schéma à 3 doses. La vaccination est également recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec des hommes et jusqu’à l’âge de 19 ans, aux mêmes âges que dans la population générale, chez les garçons et les filles immunodéprimés et dès l’âge de 9 ans, chez les enfants (garçons et filles) candidats à une transplantation d’organe solide, jusqu’à l’âge de 19 ans.

Une efficacité démontrée en vie réelle, en prévention du cancer
Les vaccins HPV de première génération (quadrivalent/bivalent) ont été introduits dans de nombreux pays dans le monde depuis 2006/2007. L’efficacité de ces vaccins est désormais démontrée en vie réelle. Avec une réduction de 63% du risque de développer un cancer du col de l’utérus chez les femmes vaccinées. Cette réduction était de 88% lorsque la vaccination était initiée avant l’âge de 17 ans.

Le vaccin Gardasil 9, recommandé dans le calendrier vaccinal pour toute nouvelle initiation de vaccination depuis 2019 vise à protéger des infections causées par les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58. Il ne protège pas contre tous les types de HPV cancérigènes. La vaccination ne remplace donc pas le dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus par le frottis cervico-utérin ou test HPV.

Un vaccin primé
Enfin notons que le vaccin Gardasil 9 vient d’être récompensé par le Prix GALIEN 2021 dans la catégorie Médicament. Rappelons que depuis sa création en 1970, le Prix GALIEN récompense chaque année les médicaments dont l’innovation et l’importance thérapeutique sont reconnues par l’ensemble des professionnels de santé. Pour davantage d’informations consultez le site https://www.prixgalien.fr/.

  • Source : Inserm, https://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/6151/MS_2007_4_423.html - Lei J, et al. HPV Vaccination and the Risk of Invasive Cervical Cancer. New England Journal of Medicine 2020 Oct 1;383(14):1340-1348. - INCA, https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Le-point-sur/10-arguments-sur-la-vaccination-contre-les-HPV - Vaccination Info-Service, https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Infections-a-Papillomavirus-humains-HPV

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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