Cosmétiques: l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens
02 avril 2013
Des substances soupçonnées de perturber notre système hormonal retrouvées dans des produits d’hygiène. © Phovoir
Les perturbateurs endocriniens envahissent notre quotidien. UFC-Que Choisir publie en effet les résultats préoccupants de tests réalisés sur 66 produits cosmétiques et d’hygiène. L’association de consommateurs a trouvé des traces de plusieurs perturbateurs sous la forme de conservateurs, d’antibactériens, de filtres solaires et d’émollients.
Alors que les perturbateurs endocriniens peuvent avoir un effet hormonal à des concentrations infimes, « certains fabricants continuent à les incorporer dans les produits cosmétiques », indique l’UFC-Que Choisir. « Sur le dentifrice Colgate Total, nos mesures ont révélé une teneur en triclosan susceptible d’effet sur la thyroïde. Quant au gel douche Nivea « Water lily & oil », nous y avons retrouvé du propylparaben à une dose supérieure à la recommandation du Comité scientifique pour la Sécurité des Consommateurs. »
L’exposition à ces molécules pose davantage de problème dès lors que l’on utilise différents produits comportant le même perturbateur endocrinien. Les doses s’additionnent pour atteindre un niveau de risque significatif. « Dans le cas du propylparaben, il a été retrouvé dans pas moins de 9 familles de produits cosmétiques et d’hygiène : déodorant, shampooing, dentifrice, bain de bouche, gel douche, lait corporel, crème solaire, rouge à lèvre, fonds de teint ».
La fertilité touchée ?
Si pour une majorité de substances, le risque semble maîtrisé, il est pour l’association de consommateurs « difficile de se prononcer sur le long terme ». A la veille de la publication de la stratégie de la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens, UFC-Que Choisir demande un renforcement de la réglementation sur ces composés. Elle recommande notamment d’obliger les professionnels à réaliser des étiquetages complets sur la composition réelle de leurs produits, et de retirer de leurs formulations les molécules aux effets avérés ou suspectés.
Rappelons que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des nations unies pour l’Environnement (PNUE), les perturbateurs endocriniens sont une menace pour la santé. Ces derniers ont un impact largement prouvé sur la fertilité.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par Marc Gombeaud