Les Nations-Unies au créneau contre les perturbateurs endocriniens

21 février 2013

Les perturbateurs endocriniens ont aussi un effet sur la faune. ©Phovoir

Phtalates, bisphénol A, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) mais aussi  pesticides organochlorés… Toutes ces substances, présentes dans de nombreux objets de la vie quotidienne, dans l’environnement, dans la nourriture et parfois dans l’air que nous respirons, sont des perturbateurs endocriniens. En d’autres termes, elles ont un impact négatif sur le fonctionnement de l’organisme et donc sur la santé. Un rapport cosigné par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), souligne que de très nombreuses autres substances sont des perturbateurs endocriniens potentiels.

 Selon la définition de l’OMS, « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques, d’origine naturelle ou artificielle, étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien. Elles induisent ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants ». En effet, le système endocrinien régule la sécrétion d’hormones essentielles au métabolisme, à la croissance, au développement, à la reproduction, au sommeil, à l’humeur…

Certaines sont bien connues, comme le bisphénol A ou les phtalates. Le premier est aujourd’hui interdit dans les biberons et le sera, dès le 1er juin 2014, dans les contenants alimentaires. Pourtant, il s’en trouve encore dans la composition de nombreux plastiques et de résines. Les phtalates, eux, sont utilisés pour la fabrication d’emballages alimentaires, d’adhésifs, de peintures.  Ils sont en revanche interdits dans les cosmétiques, les jouets et les articles de puériculture. Qu’il s’agisse des phtalates ou du bisphénol A, ces substances  sont reconnues comme nocives pour la santé, notamment en raison de leur toxicité sur la reproduction.

Identifier plus de perturbateurs

Pour autant, ces produits « ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. » En effet, « de nombreuses substances chimiques synthétiques, dont les effets perturbateurs sur le système endocrinien n’ont pas été testés, pourraient avoir des conséquences non négligeables sur la santé », indiquent les auteurs du rapport.

Ainsi certaines substances chimiques, non encore identifiées, pourraient-elles notamment « contribuer à la survenue de la cryptorchidie », malformation congénitale caractérisée  par l’absence d’un testicules ou des deux, dans le scrotum du jeune garçon. Elles peuvent aussi « favoriser l’apparition de cancers du sein chez la femme, de cancers de la prostate, de troubles du développement du système nerveux et d’un déficit de l’attention chez l’enfant. »

« Nous devons d’urgence, mener davantage de recherches afin de mieux connaître les conséquences sanitaires et environnementales des perturbateurs endocriniens », souligne le Dr María Neira, directeur du Département Santé publique et environnement de l’OMS. C’est pourquoi les auteurs recommandent de « développer des méthodes de test plus complètes pour identifier d’autres perturbateurs éventuels, leurs sources et les modes de transmission ».

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : OMS, PNUE, 19 février 2013

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