Coupe du monde : le football, mauvais pour le cœur… des supporters ?
16 décembre 2022
France-Argentine. L’affiche de la finale de la Coupe du monde s’annonce forte en émotions. Mais le stress engendré par un tel événement peut-il être mauvais pour la santé cardiaque des supporters ?
Qui de la France ou l’Albiceleste décrochera sa troisième étoile ? Quel que soit le résultat, ce match va provoquer une énorme vague d’émotions dans l’Hexagone et en Argentine. Mais plusieurs études ont déjà alerté sur ce trop-plein de sensations et de son impact sur le cœur !
L’émotion sera telle durant et après le match que les urgences doivent se préparer à connaître une activité accrue. En tout cas si l’on en croit différents travaux cherchant un lien entre la survenue d’accidents cardiovasculaires et une Coupe du monde.
Commençons par une étude conduite en 2017 par des chercheurs de l’Institut de cardiologie de Montréal (Canada). Ils avaient observé que « ceux qui regardent le match à la maison voient leur fréquence cardiaque augmenter de 75%. Quant à ceux qui sont dans les tribunes, leur fréquence est multipliée par 2. Soit l’équivalent d’un exercice physique intense ». Selon eux, « assister à une rencontre sportive engendre un stress émotionnel important. Ce qui peut conduire à la survenue d’accidents cardiovasculaires. Surtout chez des personnes prédisposées ».
Pas trop d’excitants pendant le match
Remontons un peu plus le temps et revenons en 2006, lors du Mondial en Allemagne. Des scientifiques de l’Université de Munich avaient montré que lors des matchs de la Mannschaft – autrement dit l’équipe allemande – les taux d’admission pour urgence cardiaque étaient multipliés en moyenne par 2,66 (par 3,26 chez les hommes et 1,82 pour les femmes) ! Encore une fois, cette observation était surtout valable pour les personnes présentant des antécédents médicaux.
Dernier bon en arrière, en 1998, lors de la Coupe du monde en France. Cette fois-ci, ce sont des chercheurs britanniques qui ont observé l’impact des performances des Three lions (l’équipe anglaise) sur leurs compatriotes. Et plus précisément le 30 juin 2018, lors du 8e de finale opposant l’Angleterre à l’Argentine, où les Anglais ont été éliminés aux tirs aux buts. Eh bien une augmentation de 25% des admissions pour infarctus du myocarde a été constatée ce soir-là et les deux jours suivants.
A noter : côté prévention, les scientifiques appellent à ne pas abuser d’excitants comme l’alcool, le tabac et autres drogues. Ces conseils sont valables pour tout le monde.
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Source : Canadian Journal of cardiology, octobre 2017 – New England Journal of Medicine
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet