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La première source de tensions réside dans l’injonction à être heureux. La pression implicite – amplifiée par les réseaux sociaux où chacun affiche des vacances parfaites – pousse à vouloir à tout prix que tout se passe bien, quitte à nier les petits tracas ou les désaccords. Or, cette pression génère du stress, et celui-ci est rarement positif. Le décalage entre les attentes et la réalité peut créer de la frustration.
Autre point majeur : la répartition de la charge mentale pendant les congés. Pour beaucoup de femmes, les vacances ne riment pas toujours avec repos. Organisation, valises, repas, gestion des enfants… elles continuent à porter une part importante de la logistique familiale, ce qui peut mener à des conflits si cette inégalité n’est pas reconnue ou discutée. Voire compensée.
Il faut aussi reconnaître que le couple n’est pas toujours habitué à passer autant de temps ensemble. Le quotidien, avec ses routines et ses échappatoires, crée des bulles d’autonomie qui disparaissent en vacances. « Se redécouvrir peut être difficile, surtout quand on n’a pas pris le temps de nourrir la relation au fil de l’année », souligne Nadia Morand, sexologue clinicienne. Et si le couple traverse déjà une période de crise, le fait d’être en vacances n’aide pas forcément à résoudre les tensions. Bien au contraire, l’absence d’échappatoires peut amplifier les conflits.
Certains différends apparaissent aussi simplement parce que l’on n’a pas pris le temps, en amont, de parler de ses envies. L’un veut visiter, l’autre veut se reposer ; l’un veut voir des amis, l’autre aspire à la solitude. « Il est important d’en parler, ce qui peut éviter bien des malentendus », ajoute la sexologue.
Il ne s’agit pas d’attendre passivement que tout se passe bien, mais de s’impliquer activement. « Pour que ça se passe bien, il faut entreprendre une démarche active », poursuit Nadia Morand. « Cela commence par se centrer sur ses envies, poser des limites et communiquer avec l’autre. Être curieux envers soi et envers l’autre. »
Cela suppose aussi de pouvoir exprimer que quelque chose ne va pas, sans reproche ni drame. Et surtout, ne jamais oublier que « l’autre n’est pas une extension de soi-même, car il ou elle a ses propres envies, réactions, émotions ».
Enfin, les vacances sont aussi le théâtre d’imprévus : une valise perdue, un vol annulé, une météo capricieuse. Face à ces aléas, l’attitude compte : « évitez de rester figé et envisagez toute situation comme une aventure à vivre à deux ». Cela permettra de désamorcer bien des conflits.
Source : interview de Nadia Morand, sexologue clinicienne
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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