Couples : les femmes, plus victimes de violences verbales et psychologiques
07 juillet 2016
Kaspars Grinvalds/shutterstock.com
En France, un adulte sur dix subit des atteintes psychologiques ou agressions verbales dans l’espace conjugal. C’est le constat réalisé par l’INSEE au cours d’une enquête couvrant les deux années précédant sa réalisation.
Selon les enquêtes Cadre de vie et sécurité de 2014 et 2015*, « plus de 10% des adultes âgés de 18 à 75 ans déclarent avoir subi, durant les deux dernières années, des atteintes psychologiques ou des agressions verbales de la part de leur conjoint ou ex-conjoint », révèle l’INSEE. Les violences correspondent à quinze attitudes recensées dans ces enquêtes. Entre autres, les victimes signalent « des propos dévalorisants, méprisants ou insultants, des attitudes de jalousie, des menaces intervenus au moins une fois sur la période ».
Le sexe féminin sous emprise ?
Les femmes se déclarent plus souvent victimes. Elles sont 12,7%, contre 10,5% d’hommes. « Seules les menaces visant à séparer le conjoint de ses enfants sont plus souvent rapportées par les hommes », précise l’INSEE. Ce sont en revanche surtout les femmes qui évoquent des comportements répétés dévalorisants ou méprisants (7,7% contre 4,6% parmi les hommes), des insultes (3,6% contre 2,2%), des menaces (6% contre 3%).
Par ailleurs, « les femmes cumulent plus fréquemment deux ou trois formes d’atteintes combinées parmi lesquelles insultes ou injures, menaces ou encore comportements dévalorisants ou manifestations de jalousie ».
L’âge, ça compte
Les femmes, tout comme les hommes, qui ne vivaient plus avec leur conjoint au moment de l’enquête, ont déclaré trois fois plus souvent ces violences que ceux qui vivent encore avec leur conjoint. Après la situation familiale, l’âge est le facteur explicatif le plus discriminant. Les personnes âgées de 50 ans ou plus déclarent moins souvent subir des atteintes psychologiques ou des agressions verbales que les moins de 30 ans. Cet écart peut traduire une moindre prévalence des atteintes chez les couples les plus âgés, mais aussi résulter d’un effet d’habituation chez les couples les plus anciens.
A noter qu’en matière de violence physique et sexuelle, les femmes sont, là encore, en tête de ce triste tableau. En 2014 et 2015, parmi les adultes en couple (ou ayant été en couple) au cours des deux années précédant les enquêtes, les femmes de 18 à 75 ans sont près de 2,5 fois plus nombreuses dans ce cas (2,1% contre 0,9% pour les hommes).
*Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice