Covid-19 : le vaccin Nuvaxovid®, une alternative à l’ARN messager
20 janvier 2022
Alternatives aux vaccins à ARN messager, les vaccins dits classiques comme le Nuvaxovid® de Novavax sont principalement proposés en cas de réticence à l’ARN messager. Formule, compatibilité, rappels : faisons le tour de ce vaccin.
Le 20 décembre 2021, l’Agence européenne du médicament délivrait son autorisation de mise sur le marché concernant le vaccin Nuvaxovid® développé par Novavax. Et ce en primo-vaccination auprès des plus de 18 ans.
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) « maintient sa recommandation de privilégier les vaccins à ARNm – vaccins de référence dans la stratégie de lutte contre le virus ». Mais « compte tenu du contexte épidémique, la HAS considère que les vaccins Nuvaxovid® de Novavax et Covid-19 Janssen® de Janssen – qui utilisent des technologies différentes – représentent une alternative efficace ».
Combiner deux vaccins différents ?
Vaccin protéique avec adjuvant, cette formulation dite classique du Nuvaxovid® peut donc tout à fait être indiquée en primo-vaccination, chez « les personnes de plus de 18 ans non encore vaccinées contre la Covid-19 ». Particularité, « les personnes ayant reçu une première dose d’un autre vaccin contre la Covid-19 (Comirnaty®, Spikevax®, Vaxzevria® ou Janssen®) peuvent recevoir leur 2e dose avec le vaccin Nuvaxovid® ». La HAS pense notamment aux personnes qui ont connu un événement indésirable grave après une première injection. Cette combinaison entre différents vaccins classiques et ARN messager « peut d’ailleurs s’avérer intéressante sur le plan de l’immunité », décrit Chantal Pichon, enseignante-chercheuse de l’Université d’Orléans au Centre de biophysique moléculaire (CNRS).
La protéine Spike et l’adjuvant
Mais comment fonctionne ce vaccin ? « Ce vaccin à protéine recombinante utilise la protéine Spike du SARS-CoV-2 en association avec un adjuvant. » Une fois dans l’organisme, les composants boostent « la réponse immunitaire des lymphocytes B et T contre la protéine Spike, et viennent stimuler la production d’anticorps dits neutralisants. L’adjuvant utilisé uniquement dans les vaccins classiques comme le Nuvaxovid® participe à cette stimulation du système immunitaire. » Un procédé déjà à l’œuvre « dans plusieurs vaccins et reconnu pour son efficacité, par exemple celui contre l’hépatite B », précise Chantal Pichon. « Avec les vaccins classiques, c’est la protéine Spike qui stimule l’immunité. Or dans le cas de l’ARN messager, c’est cette molécule d’ARN message qui va produire les cellules de l’immunité. »
Et existe-t-il des points communs entre les vaccins à ARN messagers et classiques ? Oui, le procédé à l’œuvre pour toutes les sortes de vaccins : « que la protéine soit protégée pour qu’elle ne puisse pas être dégradée quand elle entre dans l’organisme humain ». Mais il faut aussi « qu’elle puisse être prise en charge par les cellules du système immunitaire ».
2 doses espacées de 3 semaines. Comme la plupart des vaccins indiqués dans la réduction du risque de complications de Covid-19, « 2 doses espacées de 3 semaines, par voie intramusculaire, de préférence dans le deltoïde (muscle du bras) » sont indiquées concernant le Nuvaxovid®, indique la HAS.
90% d’efficacité contre les formes sévères. Toujours selon les données de la HAS, le Nuvaxovid® confère une très bonne efficacité, « contre les formes symptomatiques de Covid-19 (près de 90%), et en particulier contre les formes sévères avec près de 100% d’efficacité ». En revanche, « l’efficacité à long terme, l’efficacité contre la transmission du SARS-Cov-2 et celle contre les variants Delta et Omicron (qui ont émergé après la fin du suivi des essais cliniques) restent à confirmer ».
A noter : les vaccins classiques de type Nuvaxovid® de Novavax et Covid-19 Janssen® de Janssen sont à éviter pour les femmes enceintes qui doivent continuer de privilégier les vaccins à ARN messager.
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Source : Interview de Chantal Pichon, enseignante-chercheuse de l’Université d’Orléans au Centre de biophysique moléculaire, CNRS, le 18 janvier 2022 – Haute autorité de Santé (HAS), le 14 janvier 2022
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet