Covid-19 : repérer les pratiques sectaires

14 janvier 2022

Le contexte de la crise sanitaire est propice au développement de pratiques susceptibles d’engendrer des dérives, alerte depuis plusieurs mois la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Voici les bonnes questions à se poser.

En mars dernier, après un an de pandémie, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) pointait déjà les risques de dérives sectaires liés au contexte particulièrement déstabilisant de la crise sanitaire. En ce début 2022, la pandémie est toujours là et le risque existe toujours. Il s’est même renforcé, avec les mouvements antipass et antivax, selon une note confidentielle du renseignement territorial obtenue l’été dernier par RTL.

Les agents alertaient notamment sur le fait que « complotisme et mouvements sectaires s’alimentent mutuellement dans le cadre d’une dynamique anti-système ». Principales cibles de ces mouvements : les personnes angoissées, isolées, fragilisées par la crise sanitaire, qui sont en recherche de réponses et peuvent tomber dans le piège. Et, bien sûr, les personnes affaiblies par la maladie, quelle qu’elle soit.

« Adhérer à une croyance »

Mais comment faire la différence entre une pratique à risque et une pratique fiable ? Comment savoir si tel outil, reconnu efficace dans telle indication, ne sera pas détourné par un praticien mal formé ou pire, mal intentionné ? L’intention du praticien, c’est précisément la clé, écrit la Miviludes sur son site Internet. « Toute dérive thérapeutique n’est pas forcément sectaire », rappelle-t-elle. Mais elle le devient « lorsqu’elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée ».

Ainsi, la plus grande vigilance est recommandée face à un praticien qui « dénigre la médecine conventionnelle ou les traitements proposés par l’équipe qui vous prend en charge ; vous incite à arrêter ces traitements ; vous promet une guérison miracle là où la médecine conventionnelle aurait échoué (…) ».

C’est aussi le cas si vous êtes confronté à quelqu’un qui vous présente « une nouvelle vision du monde, en utilisant des termes tels : ondes cosmiques, cycles lunaires, dimension vibratoire, purification, énergies, cosmos (…) » et vous incite à acheter des appareils à des prix exorbitants ou à vous couper de votre entourage. La même vigilance est de mise face aux nombreux salons, centres de formation, magazines, sites Internet et vidéos en ligne qui se partagent un marché particulièrement rentable en cette période de crise.

A noter : Si vous ou l’un de vos proches vous retrouvez dans cette situation, ou même en cas de doute, vous pouvez contacter directement la Miviludes afin d’obtenir un avis.

  • Source : Miviludes, RTL, le 4 janvier 2022

  • Ecrit par : Charlotte David – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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