











Accueil » Santé Publique » Covid-19 » Covid-19 : un baby-boom en 2022, vraiment ?
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Selon une étude* menée en octobre 2020 auprès de 844 volontaires (dont 437 individus confinés en couple et 407 seuls), la fréquence des rapports sexuels a augmenté chez 30% des personnes ayant vécu positivement le fait d’être confinés. En revanche, parmi les personnes plutôt négatives sur cette vie entre les murs, 36,7% ont noté une diminution de la fréquence des rapports sexuels. En effet, « l’anxiété, le stress et la perte de liberté peuvent affecter la sexualité », souligne Sébastien Landry, psycho-sexologue, sexothérapeute et principal auteur de cette étude.
Le premier confinement n’a donc pas engendré une vague nette de libido. Comment les taux de conception s’en trouvent-ils influencés ? Neuf mois après le premier confinement d’avril 2020, le nombre de naissances a drastiquement diminué. Ainsi, en janvier 2021, l’Insee rapportait une baisse des naissances de 13% comparée à janvier 2020. Une chute jamais répertoriée depuis 1975. Ce phénomène a aussi été observé en Italie, en Allemagne ou aux Etats-Unis, des pays déjà concernés par une baisse de la natalité avant la crise sanitaire.
Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : le stress ambiant et une difficulté à se projeter liés à la Covid-19, un contexte de crise sanitaire déstabilisant sur le plan économique, la difficile gestion du télétravail avec des enfants à domicile ne donnant pas envie d’en avoir un autre, ou encore l’arrêt temporaire de l’activité en PMA**. Des motifs plus généraux sont aussi décrits : l’âge moyen des femmes pour leur premier enfant toujours en hausse (30,8 ans pour les femmes en 2020), des préoccupations écologiques menant certains couples à ne pas vouloir d’enfants, une place prépondérante des carrières professionnelles…
Qu’en est-il de la natalité attendue pour la fin de l’année 2021 et le début 2022, en lien avec le confinement (certes plus souple) initié à la fin octobre 2020 ? « Dans l’histoire, on a toujours pu constater une diminution de la natalité en temps de crise. Mais en général, il y une sorte de rebond par la suite », décrivait Arnaud Régnier-Loilier (Institut national des études démographiques, Ined)***. Selon ce dernier, les couples ont pour la plupart reporté leur projet de conception, plus qu’ils ne l’ont annulé. Et d’autres ont pu se connecter à ce désir d’enfant alors que ce n’était pas un projet avant la crise sanitaire. Pour autant, aucune donnée ne permet de projeter un réel baby-boom dans les mois et trimestres à venir.
*S. Landry. Les impacts du confinement lié au coronavirus sur la sexualité, Sexologie, octobre 2020, DOI : 10.1016/j.sexol.2020.08.002
** représentant 3% des naissances en France
***propos rapporté dans les colonnes du site Slate.fr le 26 mars 2021
Source : S. Landry. Les impacts du confinement lié au coronavirus sur la sexualité, Sexologie, octobre 2020, DOI : 10.1016/j.sexol.2020.08.002 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7467020/#bib0080 - Insee. Bilan démographique 2020Avec la pandémie de Covid-19, nette baisse de l’espérance de vie et chute du nombre de mariages, Sylvain Papon, Catherine Beaumel, 19 janvier 2021 https://www.insee.fr/fr/statistiques/5012724#titre-bloc-12
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet
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