PMA : comment aider l’embryon à s’accrocher ?

14 décembre 2020

Après la stimulation ovarienne et le transfert de l’embryon, l’implantation de l’œuf suscite beaucoup d’attente chez les couples impliqués dans un parcours de FIV. Existe-il des façons d’augmenter les chances de nidation de l’œuf ?

« A ce jour, il manque un consensus dans les parcours de Fécondation in vitro (FIV) concernant les techniques efficaces pour favoriser l’implantation de l’embryon fécondé in vitro », nous explique Delphine Gallou-Papin, sage-femme acupunctrice à Nantes. Mais dans la pratique, plusieurs conseils et coups de pouce participent à la nidation de l’œuf.

L’acupuncture*. Pendant un protocole de FIV, il est utile de stimuler l’épaississement de l’endomètre par l’acupuncture. « Par des séances en début de traitement de stimulation ovarienne, la veille de la ponction et le jour du transfert**, nous allons épaissir l’endomètre en augmentant sa vascularisation pour obtenir 3 feuillets », décrit Delphine Gallou-Papin. L’idée étant de créer un petit matelas suffisamment épais et moelleux pour que l’œuf puisse s’y accrocher. Comment cela fonctionne ? Grâce aux aiguilles apposées au niveau de l’utérus qui stimulent les flux énergétiques et les sécrétions hormonales. Petite précision, l’acupuncture est désormais remboursée à hauteur de 50% par l’Assurance-maladie. En moyenne, une séance coûte 50 euros.

Du repos en cas de douleur. Après la ponction, des tiraillements du ventre et une inflammation des tissus utérins peuvent vous mettre un peu à l’arrêt. « Le chirurgien sera tout de même allé chercher les ovocytes au cœur de vos ovaires en effectuant de nettes pressions au fond de l’utérus », explique Delphine Gallou-Papin. « Ce geste n’est pas souvent décrit dans le détail. Pourtant il peut générer une inflammation parfois douloureuse et donc un besoin de rester tranquille. Le repos est dans ce cas très important pour atténuer cette inflammation utérine et donc maximiser les chances de nidation le jour du transfert. »

L’alimentation non-inflammatoire. Toujours pour apaiser l’inflammation post-ponction, il est conseillé de veiller à son hygiène de vie. Pour l’homme comme pour la femme, il est vivement conseillé de manger équilibré, d’éviter l’alcool et le tabac au cours du protocole PMA. Un bon réflexe à maintenir après le transfert pour minimiser autant que possible « l’inflammation utérine : ne pas consommer de sucres rapides, de graisses, d’épices, de viande rouge, de tabac ni d’alcool ».

Ecouter son corps. Ne vous évertuez pas à faire la chandelle ou à rester allongé(e) toute la journée : un peu de marche ne vous fera aucun mal après le transfert et n’empêchera pas la nidation ! Evitez simplement le sport, notamment les pratiques « à secousses qui font pression sur le ventre comme l’équitation, le saut à la corde… Le risque est plus au niveau des ovaires (torsion, rupture de kyste liées aux vibrations) que sur l’embryon lui-même », décrit le Docteur Véronique Bied-Damon dans le Guide de l’infertilité. Après le transfert, vous pouvez marcher normalement. « Il n’y a pas de pression dans l’utérus suffisante pour agir sur l’embryon. Vous pouvez donc vous relever sans crainte quelques minutes après le geste. Il n’y a aucun risque que l’embryon tombe. Votre position assise ou couchée n’interfère pas sur l’embryon. »

Côté sexualité, il n’existe aucune contre-indication s’il n’y a pas de douleur. « Les rapports sexuels sont autorisés. La seule limite serait des douleurs dans le bas du ventre. Si vous avez mal au ventre après les rapports, mieux vaut attendre quelques jours (douleur liée à l’augmentation de volume des ovaires). Ces douleurs peuvent générer des spasmes utérins, à éviter. Sinon les rapports sont bons pour votre organisme et donc l’implantation de l’embryon », poursuit le Dr Bied-Damon.

*l’acupuncture est reconnue depuis 1996 comme traitement officiel de l’infertilité par l’Organisation mondiale de la Santé
**le jour J, deux séances d’acupuncture sont conseillées : une première juste avant le transfert, une seconde juste après le transfert. Si la deuxième séance survient dans les 2 jours suivant le transfert, le risque de fausses couches est augmenté

  • Source : Interview de Delphine Gallou-Papin, sage-femme acupunctrice à Nantes, le 8 décembre 2020 – « Intégration de l’acupuncture en médecine occidentale :exemple de l’aide médicale à la procréation », Claire Haaser-Gallon, HAL Id: dumas-00624770, 19 octobre 2011 - www.guide-de-l-infertilite.fr/fr/actualites/article/7-conseils-apres-insemination-artificielle-ou-transfert-d-embryon-pour-reussir-son-amp, consulté le 8 décembre 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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