Covid-19 : un risque cardiaque qui perdure jusqu’à trois ans après l’infection

14 octobre 2024

Une étude britannique révèle des informations inquiétantes sur les effets à long terme du Covid-19. Selon les chercheurs, le virus pourrait augmenter le risque de problèmes cardiovasculaires graves plusieurs années après l'infection.

De nombreux travaux ont déjà montré que le Covid-19 augmente le risque de complications cardiovasculaires graves au cours du premier mois suivant l’infection. Mais selon les résultats d’une étude parue dans la revue médicale Arteriosclerosis, Thrombosis and Vascular Biology, l’infection pourrait augmenter le risque à long terme d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral et de décès.

Ces conclusions s’appuient sur les données de plus de 220 000 adultes britanniques. Les résultats sont frappants : les personnes ayant contracté le Covid-19 en 2020 présentaient un risque deux fois plus élevé dans les trois années suivantes. Pour celles qui avaient été hospitalisées, ce risque était multiplié par quatre.

« Il est remarquable de constater que dans certains cas, le risque accru était presque aussi élevé que celui d’un facteur de risque cardiovasculaire connu, comme le diabète de type 2 », expliquent les auteurs.

Un impact même sans antécédents

Plus surprenant encore, même les personnes sans antécédents cardiaques n’étaient pas épargnées. Celles hospitalisées présentaient un risque plus élevé (+21 %) que les personnes souffrant déjà de maladies cardiovasculaires mais n’ayant pas contracté le virus.

Le groupe sanguin, un facteur inattendu

Une analyse génétique approfondie a mis en lumière un autre facteur de risque inattendu : les personnes ayant un groupe sanguin autre que O (comme A, B ou AB) sont deux fois plus susceptibles de subir un événement cardiovasculaire indésirable après une infection au Covid-19 que celles du groupe O.

« Avec plus d’un milliard de personnes infectées dans le monde, cela pourrait expliquer l’augmentation des maladies cardiovasculaires observée récemment », note le Dr Stanley Hazen, président du département des sciences cardiovasculaires et métaboliques au Lerner Research Institute de la Cleveland Clinic.

Face à ces constats, les chercheurs s’interrogent : le Covid-19 sévère devrait-il être considéré comme un nouveau facteur de risque cardiovasculaire ? « Les personnes ayant contracté de Sars-Cov 2 pourraient dès lors bénéficier de soins préventifs », concluent-ils.

  • Source : Arteriosclerosis, Thrombosis and Vascular Biology

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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