Covid longue : plus de 200 symptômes répertoriés

22 juillet 2021

En analysant les dossiers de plus de 3 000 patients ayant développé une forme longue de Covid, des chercheurs britanniques ont identifié plus de 200 symptômes répartis sur 10 systèmes d’organes différents.

Comment se traduit une Covid longue ? Pour le savoir, des chercheurs britanniques* ont analysé 3 762 dossiers médicaux de patients de plus de 18 ans issus de 56 pays. Les cas de Covid longue concernaient les patients dont les symptômes duraient plus de 28 jours et/ou ceux chez qui la maladie s’est exprimée de décembre 2019 à mai 2020.

Au total, 203 symptômes affectant 10 systèmes d’organes différents ont été rapportés. Parmi eux, 66 ont été particulièrement surveillés dans les 7 mois suivant la contraction de la Covid-19.

Les plus fréquents ? Les troubles de la mémoire et les dysfonctions cognitives, affectant 85% des participants à l’étude. Il s’agit des troubles neurologiques les plus persistants. Une fatigue intense et un malaise lié à l’effort qu’il soit physique ou mental (concentration) étaient aussi fréquemment rapportés. Autres symptômes décrits : des vertiges, des hallucinations visuelles, des tremblements, des démangeaisons cutanées, des perturbations du cycle menstruel, une dysfonction sexuelle, des troubles de la palpitation, des incontinences urinaires, des zonas, des épisodes de diarrhée et des acouphènes.

Enfin, chez les patients qui se sont rétablis rapidement, le pic des symptômes a été rapporté dans les deux semaines suivant la contamination (environ 11 symptômes). Chez les patients toujours pas rétablis dans les 90 jours, ce pic est survenu dans les deux mois suivant l’exposition à la Covid-19, avec une moyenne de 17 symptômes rapportés.

Troubles neurologiques et neuropsychiatriques

« En plus de se concentrer sur la surveillance des fonctions respiratoires et cardiovasculaires, le suivi des Covid longues doit donc entre autres s’attarder sur les troubles neurologiques, neuropsychiatriques, sensitifs et moteurs », détaille le Dr Athena Akrami, neuroscientifique et principale auteure de l’étude.

Par ailleurs, un dispositif de dépistage devrait être mis en place pour répertorier la nature, la sévérité et l’évolution des symptômes. Étant donné la très large diversité de ces derniers, « il n’y a qu’en trouvant l’origine de leur survenue que les patients pourront bénéficier d’une prise en charge adaptée ».

Et des travaux complémentaires sont attendus. « A ce jour, les études suivant l’évolution des covids longues sont encore trop peu nombreuses », atteste le Dr Athena Akrami. Point important alors que les Covid longues sont décrites comme facteurs de dégradation de la qualité de vie privée et professionnelle.

* University college of London (UCL), Sainsbury Wellcome Centre

**Selon de précédents travaux, 1 patient sur 7 souffre encore de la maladie dans les 12 semaines suivant le test positif au SARS-CoV-2

  • Source : Lancet's EClinicalMedicine, le 15 juillet 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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