Coxibs, ça se complique…

23 décembre 2004

Depuis le retrait volontaire du Vioxx et malgré les propos rassurants tenus un peu vite par certains labos, les coxibs sont dans la tourmente. Les études se contredisent et les agences réglementaires jouent la clarté. A commencer par l’AFSSaPS…

Etudes cliniques arrêtées, campagnes publicitaires interrompues aux Etats-Unis… le Celebrex et au-delà de ce dernier, l’ensemble des coxibs font débat. Les agences sanitaires multiplient les recommandations de sorte que le public comme les médecins ont de la peine à s’y retrouver. Le point d’information diffusé cet après-midi par l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS), a le mérite de mettre les choses au clair.

Deux études menées aux Etats-Unis sur le Celebrex ou celecoxib, viennent d’être arrêtées. L’une et l’autre visaient à évaluer l’efficacité de ce médicament dans la prévention des polypes colorectaux. Conduites dans des conditions similaires elles ont pourtant donné des résultats… diamétralement opposés.

L’une, menée par une équipe du National Cancer Institute a montré l’existence d’un sur-risque cardio-vasculaire chez les patients traités au long cours, à des doses allant de 400mg à 800mg par jour. L’autre, en revanche, menée par les laboratoires Pfizer qui fabriquent le médicament concernée, n’a rien constaté de tel. Il n’en reste pas moins que les deux ont été arrêtées sur-le-champ.

Conclusion ? La prudence s’impose. Sur la base des données disponibles, l’AFSSaPS rappelle donc aux médecins comme aux patients de ne recourir à cet anti-inflammatoire que durant la période des poussées douloureuses de l’arthrose. Et ce, à la “dose minimale efficace” sans prolonger le traitement au-delà de la durée prescrite.

Le verdict de l’EMEA attendu avec impatience…
Chez les patients présentant des antécédents cardiovasculaires (angine de poitrine, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral), “par mesure de précaution, le traitement par celecoxib ne doit être ni instauré ni maintenu“. Enfin pour les sujets sans antécédents cardio-vasculaires avérés mais considérés comme à risque, l’AFSSaPS recommande de ne pas arrêter les traitements associés à base d’aspirine à faible dose ou d’autres anti-agrégants plaquettaires.

De son côté, l’agence européenne du médicament (EMEA) poursuit la réévaluation du risque cardio-vasculaire de tous les coxibs actuellement disponibles en Europe : le celecoxib donc mais aussi l’etoricoxib, le valdecoxib, et le parecoxib. Concernant ces deux derniers, l’AFSSaPS et l’EMEA rapportent également des “effets indésirables cardio-vasculaires et cutanés graves“.

Les résultats de l’EMEA sont attendus avec impatience. “Cette analyse de l’ensemble des données déterminera la nature des éventuelles mesures à prendre” précise-t-on à l’AFSSaPS. En attendant, une mise au point sur la Sécurité d’emploi des coxibs est disponible sur le site de l’agence française. Et si vous êtes concerné par ces traitements n’hésitez pas à poser des questions à votre médecin traitant.

  • Source : AFSSaPS, 23 décembre 2004

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