Crise d’épilepsie : causes, traitements, comment réagir…

06 décembre 2023

Dans une récente interview au magazine Variety, l’actrice américaine Brooke Shields a déclaré avoir été hospitalisée à la suite d’une crise d’épilepsie. L’occasion de revenir sur ces manifestations dont un tiers ne répondent pas aux traitements disponibles.

L’épilepsie est la troisième maladie neurologique la plus fréquente (derrière les migraines et les démences). En France, 600 000 personnes sont épileptiques, dont la moitié sont des enfants. Lorsque l’on évoque la pathologie, l’image de la crise convulsive revient systématiquement. Et il est vrai que ces crises en sont les manifestations les plus impressionnantes.

Par surprise

Le terme même d’épilepsie renvoie aux crises, car il signifie littéralement « attaquer par surprise ». Transitoire, la crise d’épilepsie est liée à une activité électrique anormale des cellules nerveuses du cortex cérébral. « Cellule de base du système nerveux, le neurone peut recueillir des informations envoyées par le cerveau, en produire de nouvelles et les transmettre à d’autres neurones. Ces données prennent la forme de décharges électriques, ou influx nerveux, qui parcourent les nerfs », explique l’Assurance-maladie. « Lors d’une crise d’épilepsie, cette activité électrique augmente soudainement et de manière désordonnée. »

Il existe deux grandes formes de crises :  les crises généralisées, liées à des décharges étendues à l’ensemble du cerveau. Ce sont les plus connues du public car ce sont les plus spectaculaires (avec certaines manifestations comme une raideur, des convulsions…). Et les crises partielles qui trouvent leur origine dans une zone localisée du cerveau. Les symptômes sont innombrables et aussi variés que des troubles du langage, des manifestations de déjà-vu, des signes émotionnels (peur, rire, extase…), des gestes incontrôlés…

Des causes encore mal connues

Il arrive qu’aucune cause expliquant l’épilepsie ne soit trouvée. La pathologie est alors dite idiopathique. C’est d’ailleurs plus souvent le cas chez l’enfant que chez l’adulte. Une piste génétique, des lésions cérébrales (après un traumatisme crânien par exemple) ou encore une maladie infectieuse du système nerveux (comme une méningite) peuvent aussi être les éléments déclencheurs.

Quant aux traitements, ils sont médicamenteux dans la grande majorité des cas et visent à agir sur la fréquence et l’intensité des crises. Grâce à eux, la maladie peut être contrôlée dans 60 à 70% des cas.

Des crises isolées…

Ce que l’on sait moins en revanche, c’est que le grand public peut subir, dans certaines conditions, une seule et unique crise, sans qu’il ne s’agisse à proprement parler de maladie épileptique. Ainsi, une crise peut survenir au cours d’une hypoglycémie chez une personne diabétique, la prise de certains médicaments dits « épileptogènes » (certains neuroleptiques, antidépresseurs, lithium…) ou encore l’usage de substances comme la cocaïne peuvent être des éléments déclencheurs.

Comment réagir face à une crise ?

Pas toujours facile d’adopter la bonne attitude face à une personne qui perd connaissance, chute brutalement ou est prise de mouvements convulsifs. Le plus urgent est de sécuriser la victime. Pour cela :

  • Dégagez l’espace et éloignez d’elle tout ce qui pourrait la blesser : meubles, objets, outils, sources de chaleur… ;
  • placez un oreiller, des coussins ou des vêtements sous sa tête pour la protéger ;
  • ôtez les lunettes si la personne en porte ;
  • desserrez ses vêtements, col, ceinture ;
  • mettez-la dès que possible en position latérale de sécurité ;
  • ne cherchez pas à transporter la personne, sauf si elle se trouve dans un lieu dangereux : route, escalier, bord de l’eau…
  • Après la crise, rassurez la victime et expliquez-lui ce qui vient de lui arriver. Il n’est pas nécessaire d’appeler un médecin ou les secours si la personne sait qu’elle est épileptique.

A noter : la durée de vie moyenne d’un patient épileptique est légèrement inférieure à celle de la population générale, principalement du fait du risque de décès accidentel au décours d’une crise…

  • Source : Assurance-maladie, Inserm

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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