Cryothérapie : Quand Hibernatus fait du vélo !

23 novembre 2011

Trois minutes à moins 110°C ! Depuis janvier 2009, la cryothérapie corps entier (CCE) est utilisée en France, par une poignée de sportifs de haut niveau. Les coureurs de l’équipe cycliste professionnelle AG2R-La Mondiale par exemple, ont expérimenté ce nouveau procédé tout au long de la saison cycliste 2010. Quel bénéfice en ont-ils retiré ? Point… d’étape avec le Dr Eric Bouvat (CHU de Grenoble) qui est aussi le médecin de l’équipe.

« Pour qu’un cycliste puisse exprimer 100% de son potentiel durant une course à étapes, le vrai challenge est de bien gérer la récupération » explique-t-il. « Le recours à la cryothérapie corps entier s’inscrit dans un programme global, qui intègre également la diététique, les massages, le port de bottes de drainage… »

Selon le Dr Bouvat, le recours au froid pour soutenir la récupération n’est pas nouveau. « Depuis 3 ans, je recommandais aux coureurs de se plonger 10 à 15 minutes dans des bains froid à 8°C. ». En 2010, sur plusieurs courses, l’équipe cycliste a pu bénéficier d’un matériel ultra-moderne fourni par une entreprise de Montpellier, Tech4H.

Il s’agit d’une sorte de cylindre à l’intérieur duquel circule de l’azote liquide, entraînant des températures qui peuvent descendre jusqu’à moins 110° C ou moins 150°C ! L’athlète entre dans l’appareil. Deux à quatre minutes suffisent pour ressentir les bienfaits de cette « immersion ». Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le corps humain est tout à fait capable de supporter quelques minutes durant ces températures extrêmes. A condition toutefois que l’air soit sec, ce qui est le cas avec ces équipements de cryothérapie.

Des preuves

Le but du procédé, c’est tout simplement de produire un choc thermique. Celui-ci en retour, entraîne des réactions en cascade, et notamment une augmentation du débit sanguin au niveau des muscles, une meilleure oxygénation et une réduction de la souffrance.

Les preuves de l’efficacité de ce procédé sur la récupération du sportif sont encore rares. Deux études ont toutefois été réalisées à l’INSEP. Elles font état de « résultats encourageants en faveur de la CCE dans le cadre de la récupération des athlètes » souligne l’un des auteurs, Christophe Hausswirth du Service Recherche de l’INSEP. D’autres travaux devraient venir.

En attendant, le Dr Bouvat se fie aux réactions de ces coureurs. Et elles sont plutôt positives. « Sur des courses longues et difficiles comme le Tour de France, certains effectuent même une séance le matin, avant l’épreuve. Mais c’est quand même bien difficile de sortir de la couette pour se rendre dans ce caisson frigorifique »…

  • Source : Interview du Dr Eric Bouvat (AG2R – La mondiale), 22 novembre 2011 – Interview de Richard Skibinski (Tech4H), 21 novembre 2011 – INSEP, La Cryothérapie Corps Entier

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