Cupping : qu’est-ce que la thérapie des ventouses pratiquée par Karim Benzema ?

02 juin 2023

Issue de la médecine traditionnelle chinoise et arabe, la cupping therapy a le vent en poupe notamment chez certains sportifs de haut niveau. Mais de quoi parle-t-on ?

Voilà quelques jours, le footballeur Karim Benzema apparaissait sur son compte Instagram allongé sur le ventre, sept ventouses agrippées sur son dos.  Avant lui, en 2016, le champion de natation Michael Phelps avait remporté sa 21e médaille d’or en gagnant la finale du 4×200 m en relais au JO de Rio. Il portait des traces rondes et violacées sur le corps, également dues à l’utilisation de ventouses.

Comme réaliser la cupping therapy ?

Cette pratique ancestrale, appelée cupping therapy ou hijama ou ventousothérapie, est présente dans la médecine traditionnelle chinoise et arabe. Il existe plusieurs techniques. Cela consiste à appliquer des ventouses – le plus souvent en verre mais aussi en silicone ou en bambou – sur une partie ou la totalité du corps. Les ventouses aspirent ainsi la peau sur la zone où elles exercent une dépression. Le retrait de l’air de la ventouse, qui produit le phénomène d’aspiration, est réalisé à l’aide d’une flamme ou mécaniquement. L’air est alors extrait avec une pompe manuelle.

Selon leurs adeptes, la cupping therapy aurait de multiples vertus, antalgiques, anti-inflammatoires notamment. Elle permettrait d’améliorer la circulation sanguine, le système lymphatique, la récupération musculaire… Dans le sport de haut niveau, les ventouses sont utilisées pour la préparation et la récupération physique.

Les ventouses sèches ou humides

On parle de thérapie par ventouses sèches ou humides. Cette dernière consiste à procéder à micro-incision dans la peau, avec une aiguille ou un scalpel. Du sang viendra alors s’accumuler dans la coupelle. Outre les effets cités plus haut, « cette méthode légèrement douloureuse encourage le corps à déclencher un processus de guérison, ce qui élimine les toxines et libère de l’endorphine provoquant une relaxation intense », peut-on lire sur le site du cabinet de la sophrologue et naturopathe Karima Hassani Yanouri.

Pratiquée en France dans des cabinets d’ostéopathie, de massage ou de médecine traditionnelle chinoise, la ventouse humide est toutefois interdite à toutes ces professions, une incision étant toujours considérée comme un acte médical.

Une pratique controversée

Quant à l’efficacité de la cupping therapy, la pratique manque de preuves scientifiques probantes. Ainsi, le conseil national de l’ordre des kinésithérapeutes l’a interdite. « La pratique des ventouses étant, à ce jour, insuffisamment éprouvée et faisant courir au patient un risque injustifié de lésion (saignement, brûlure etc.), le kinésithérapeute ne peut proposer ce procédé conformément aux dispositions des articles R.4321-87 et R.4321-88 du code de la santé publique », lit-on dans un avis du 18 mars 2021 ; ces articles interdisant le charlatanisme et les dispositifs médicaux faisant courir au patient un risque injustifié.

En août 2022, le collectif de professionnels de santé NofakeMed, qui alerte sur le danger des fausses nouvelles informations en médecine twittait le message suivant : « le cupping ne repose sur aucune base rationnelle et n’améliore ni votre santé, ni vos performances sportives. Soyez vigilants face aux publicités sur Instagram et à leurs prétentions fallacieuses ».

  • Source : NoFakeMed, Ordre national des kinésithérapeutes, site de Karima Hassani Yanouri

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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