Dangers du tabac : des marqueurs biologiques identifiés
13 mai 2022
Le tabac est mauvais pour la santé. Il conduit au vieillissement prématuré et provoque de nombreuses maladies. Mais comment ? Quels sont les mécanismes biologiques impliqués ? Une équipe lorraine vient de repérer plusieurs marqueurs biologiques impliqués.
Fumer s’accompagne d’une augmentation importante du risque de maladies cardiovasculaires et de cancers notamment. Ce sont là les conséquences cliniques du tabagisme. Mais que se passe-t-il au niveau biologique, dans nos cellules, pour que les conséquences néfastes se manifestent ensuite ?
Tripti Rastogi* et ses collègues ont utilisé les données issues de la cohorte Stanislas (Suivi temporaire annuel non invasif de la santé des Lorrains assurés sociaux) pour chercher les réponses à cette question. Pour ce faire, ils ont étudié l’évolution de la santé de ces participants sur le long terme, grâce notamment à différents types d’examens menés entre 2011 et 2015 : analyses sanguines et urinaires, électrocardiogramme, échocardiographie…
Marqueurs biologiques et altérations liées au vieillissement
Au total, les chercheurs ont identifié « vingt protéines sanguines associées au vieillissement prématuré, dont la concentration sanguine chez les fumeurs actifs est différente de celle observée chez les non-fumeurs ». Toutes ces protéines sont impliquées soit dans des processus pro-inflammatoires, soit dans des processus qui favorisent la mort cellulaire ou bien au développement d’un cancer.
Autre constat, le groupe des fumeurs, même si l’âge moyen de ses membres était bien plus bas que celui des non-fumeurs et des anciens fumeurs, présentait « des altérations habituellement liées au vieillissement ». Notamment un épaississement de l’artère carotide et une rigidité accrue des artères.
L’identification de ces modifications biologiques est essentielle et pourrait « constituer de nouvelles cibles thérapeutiques », selon les auteurs. Car jusqu’à présent « les traitements anti-inflammatoires ou antioxydants qui ont été testés n’ont pas montré de véritable efficacité dans la prise en charge du risque cardiovasculaire ». Mais les auteurs rappellent toutefois que « la meilleure des approches » pour éviter de subir ces modifications néfastes « consiste à réduire l’attrait du tabac et à aider ceux qui fument à arrêter le plus tôt possible ». Dont acte.
*Centre d’investigation clinique plurithématique Pierre Drouin, CIC1433 Inserm/Université de Lorraine/CHRU de Nancy et FCRIN INI-CRCT (Cardiovascular and Renal Clinical Trialists)