Davantage de chômeurs chez les séropositifs au VIH
15 décembre 2016
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Les personnes séropositives au VIH en France ont de plus en plus de mal à s’insérer sur le marché du travail. Et ce malgré l’amélioration de leur état de santé. C’est ce que montrent des scientifiques de l’INSERM. Lesquels s’interrogent sur la pertinence du dispositif de maintien dans l’emploi dédié aux patients souffrant de maladies chroniques.
Des chercheurs de l’INSERM ont constaté que le taux de chômage des séropositifs avait augmenté plus vite que celui de la population générale au cours des dernières années. La différence entre les deux groupes s’établissait à 7% en 2003 contre 10% en 2011. Pourtant, dans le même temps, la prise en charge des malades s’est améliorée : 77,7% d’entre eux montraient une charge virale contrôlée en 2003, contre 95,5% en 2011. « En somme, les progrès médicaux ne se sont pas traduits par une amélioration de la situation d’emploi pour ces personnes », précise Margot Annequin, de l’Unité INSERM 1136, Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique (Paris).
Plusieurs pistes sont évoquées pour expliquer de phénomène, et notamment le fait que la maladie est mieux soignée. « Les malades sont en meilleure santé, de sorte qu’ils bénéficient plus difficilement du dispositif de maintien dans l’emploi qui octroie un taux de handicap. Pourtant, comme toute personne atteinte de pathologie chronique, ils ont parfois besoin de faire une pause dans leur activité professionnelle pour leurs soins. Le retour à l’emploi est alors difficile dans un marché très compétitif, et avec la peur que l’infection se sache », explique Margot Annequin.
Autre facteur mis en avant, le profil de la population vivant avec le VIH. Il a en effet évolué, avec aujourd’hui 31% des séropositifs d’origine subsaharienne contre 21% en 2003. Ces personnes peuvent être confrontées à davantage de discrimination à l’embauche, en raison de leur origine étrangère ou la couleur de leur peau. « Les facteurs sociaux et de santé sont imbriqués quand il s’agit du VIH. Néanmoins, après ajustement des résultats selon le sexe, la nationalité, le niveau d’études, l’âge ou encore la situation familiale, un écart persiste entre la situation de la population générale et celle des personnes vivants avec le virus, vis-à-vis du chômage ».
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Source : INSERM, ANRS, décembre 2016
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon