De bonnes nouvelles sur le front du paludisme
09 décembre 2015
Paludisme : en Afrique, le taux de mortalité chez les moins de 5 ans est en chute libre. ©Wendy Stone/IRIN
Selon les dernières estimations de l’OMS, depuis 2000, le taux de mortalité lié au paludisme a baissé de 60% au niveau mondial. Toutes les régions du monde sont concernées. Même en Afrique subsaharienne qui paie le plus lourd tribu à la maladie, les progrès sont notables.
Selon le dernier rapport sur le paludisme, plus de la moitié (57) des 106 pays où la maladie sévissait en 2000 ont réussi à réduire d’au moins 75% le nombre de nouveaux cas. Dans le même laps de temps, 18 pays ont obtenu une diminution de 50% à 75% du nombre de cas.
« Depuis le début du siècle, les investissements dans la prévention et le traitement ont permis d’éviter plus de 6 millions de décès », a souligné le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. « Nous savons ce qui marche. Le défi est désormais d’aller encore plus loin. »
Des progrès dans toutes les régions
« Pour la première fois, la Région européenne n’a fait état d’aucun cas autochtone de paludisme », indiquent les auteurs du rapport. Depuis 2000, le taux de mortalité par paludisme a reculé de 72% dans la Région des Amériques, de 65% dans la Région du Pacifique occidental, et de 64% dans la Région de la Méditerranée orientale. En Afrique aussi, les avancées ont été impressionnantes. Au cours des 15 dernières années, les taux de mortalité par paludisme ont chuté de 66% dans toutes les tranches d’âge, et de 71% chez les moins de 5 ans !
« Les progrès sont dus, en grande partie, au déploiement massif d’interventions, à la fois efficaces et de faible coût, visant à lutter contre la maladie », soulignent les auteurs. Depuis 2000, près d’un milliard de moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été distribuées en Afrique subsaharienne. En 2015, plus de la moitié des habitants de cette région dormaient sous des moustiquaires, alors qu’ils étaient moins de 2% en 2000. Par ailleurs, le déploiement des tests de diagnostic rapide ont par ailleurs permis de traiter plus efficacement et plus rapidement.
Des résistances ?
Malgré les progrès, il reste d’importants défis à relever. Environ 3,2 milliards de personnes sont exposées au risque de contracter le paludisme. En 2015, le nombre de nouveaux cas était estimé à 214 millions, et les décès à environ 438 000. Quinze pays, en Afrique essentiellement, totalisent la majeure partie des cas (80%) et des décès (78%).
« De nouveaux défis apparaissent », déclare le Dr Pedro Alonso, Directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS. « Dans de nombreux pays, les progrès sont menacés par le développement et la propagation rapides de la résistance des moustiques aux insecticides. La résistance aux médicaments pourrait aussi mettre en péril les récents progrès dans la lutte contre la maladie. »