De la gueule de bois aux cancers…

Acétaldéhyde: retenez bien ce nom! Produit par la digestion de l’éthanol, il donne mal au crâne après une soirée trop arrosée. Notre organisme, débordé par l’excès, ne peut plus produire en quantités suffisantes une enzyme qui porte le joli nom d’aldéhyde déshydrogénasse 2 et rend l’acétaldéhyde inoffensif. Des travaux publiés dans la revue Biochemistry rappellent que l’acétaldéhyde joue également un rôle dans l’apparition de certains cancers, notamment de l’œsophage du larynx et du foie. Ces derniers sont particulièrement fréquents chez les buveurs excessifs… mais aussi parmi les Asiatiques, dépourvus du gène nécessaire à la production de l’enzyme salvatrice.

L’intolérance des Asiatiques à l’alcool était déjà connue et expliquée par cette carence enzymatique. Ce nouveau travail explique la relation entre la consommation d’alcool et certains cancers, et soulève d’autres interrogations. En effet, même les non-buveurs produisent de l’acétaldéhyde au cours de la digestion et notamment lorsqu’ils digèrent du riz. Ce produit est également présent dans certains aliments, dans les gaz d’échappement et la fumée de cigarette. C’est aussi un problème d’hygiène du travail puisque l’acétaldéhyde fait partie des substances potentiellement cancérigènes dans le cadre d’une exposition professionnelle . Les travailleurs impliqués dans la production de teintures, de matières plastiques, de cosmétiques et de caoutchoucs synthétiques y sont particulièrement exposés, comme ceux qui utilisent des quantités importantes de solvants alcoolisés: peintures, vernis, laques notamment. L’intolérance des Asiatiques à l’alcool était déjà connue et expliquée par cette carence enzymatique.

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  Source : Encyclopédie de la Santé et de l’hygiène au travail, BIT, Genève.