De moins en moins de mutilations sexuelles

11 février 2013

Environ 140 millions de jeunes filles et de femmes dans le monde souffrent actuellement des séquelles de mutilations sexuelles. ©UNICEF/NYHQ2009-2263/KATE HOLT

Un espoir sur le front du combat contre les mutilations génitales féminines. Dans le monde, cette pratique, également appelée excision, semble sensiblement reculer. Toutefois, l’Organisation des Nations Unies (ONU) appelle à la vigilance et au maintien d’un effort contre ces actes de violence inadmissibles et considérés comme un « mal absolu ».

« De moins en moins de filles sont désormais soumises à la pratique de la coupure ou mutilation génitale, qui menace leur vie », indique l’ONU. L’excision consiste à « altérer ou léser intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales », rappelle l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). A l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations géniales féminines le 6 février, l’ONU a publié les dernières données sur le sujet.

« Dans 29 pays d’Afrique et du Moyen Orient où se concentre cette pratique, 36% des filles âgées de 15 à 19 ans ont subi une intervention de ce type », indique le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Ce qui représente une baisse significative par rapport à la génération des femmes âgées de 45 à 49 ans, qui sont 53% à en avoir été victime. « Le recul est particulièrement marqué dans certains pays. Au Kenya, par exemple, les femmes de 45 à 49 ans sont 3 fois plus nombreuses à l’avoir subi que les filles entre 15 et 19 ans. »

Bientôt « un vestige du passé » ?

La bataille contre ces pratiques qualifiées de « mal absolu » par Anthony Lake, directeur général de l’UNICEF, est loin toutefois d’être gagnée. A ce jour, au moins 120 millions de filles et de femmes auraient subi une mutilation génitale dans les 29 pays concernés. Et d’après les estimations, « encore 30 millions de filles de moins de 15 ans pourraient y être, à l’avenir, exposées. »

Depuis 2008, année de l’établissement du Programme commun des Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et pour l’Enfance (UNICEF) contre la mutilation génitale féminine, près de 10 000 communautés ont renoncé à cette pratique. Soit un total de de 8 millions de personnes dans 15 pays ! « C’est en collaborant avec les gouvernements et la société civile que nous avons pu mettre en œuvre, avec succès, une approche fondée sur les droits fondamentaux et sensible aux valeurs culturelles pour éliminer la mutilation génitale », souligne le Dr Babatunde Osotimehin, directeur exécutif de l’UNFPA. Sans oublier l’importance de l’intervention des « femmes et des filles ayant accédé à l’autonomie. Ce sont elles qui briseront le cycle de la discrimination et de la violence. »

 Enfin, « si la volonté politique exprimée dans la résolution adoptée par l’Assemblée des Nations Unies en décembre 2012, se traduisait en investissements concrets, cette pratique pourrait devenir un vestige du passé », conclut-il.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : UNFPA, UNICEF, 6 février 2013 – OMS, consulté le 6 février 2013

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