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Faut-il s’inquiéter d’une hausse des cas d’arboviroses – chikungunya, dengue et Zika – en France métropolitaine, dans les mois à venir ? C’est ce que craint la Direction générale de la Santé (DGS) qui appelle à la plus grande vigilance. « Le début de la période de surveillance renforcée est marqué cette année par un nombre de cas importés de chikungunya en France métropolitaine qui atteint un niveau sans précédent depuis le début de l’année », écrit l’autorité sanitaire dans un document adressé aux soignants le 21 mai.
Ces trois maladies virales sont transmises par le moustique : celui-ci est infecté par une personne contaminée et contamine ensuite une autre personne en le piquant. Entre le 1er janvier et le 20 mai 2025, 950 cas importés de chikungunya ont été comptabilisés. La plupart proviennent de la Réunion où sévit actuellement une épidémie de grande ampleur. En même temps, l’épidémie de dengue se poursuit dans les Antilles, avec 1 275 nouveaux cas importés comptabilisés depuis le 1er janvier 2025. « En ce début de saison propice à la prolifération des moustiques vecteurs (identifiés dans 81 départements désormais), il est essentiel d’identifier précocement tous les cas afin de réduire le risque de transmission virale sur le territoire métropolitain », alerte la DGS.
Ainsi, les diagnostics de dengue ou chikungunya doivent être évoqués devant tout syndrome fébrile ou algique (relatif à la douleur), d’autant plus si celui-ci est associé à un voyage, du patient ou de son entourage, dans les zones où circulent les virus. « Les examens biologiques doivent être prescrits en fonction de la date de début des signes du patient et les prélèvements précoces doivent être privilégiés. La prescription doit cibler à la fois le virus de la dengue, du chikungunya et du Zika. »
Les principaux symptômes de la dengue :
Les principaux symptômes du chikungunya :
Les principaux symptômes de Zika :
Il est demandé aux professionnels soignants de déclarer le plus tôt possible les cas auprès de l’ARS afin qu’il puisse prendre les mesures de démoustication nécessaire afin de limiter les cas de transmission.
Durant la phase de virémie – période d’environ 1 semaine durant laquelle le moustique peut s’infecter en piquant une personne contaminée, des mesures de protection individuelle doivent être mises en place par le patient. Si vous êtes atteint, ou craignez de l’être, portez des vêtements amples et couvrants, appliquez des répulsifs cutanés contre les moustiques, utilisez des ventilateurs pour les maintenir à distance et limitez vos déplacements.
Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire publié en septembre 2024, « les experts estiment qu’une épidémie d’arbovirose, tous virus confondus, a une probabilité comprise entre 6 et 7 sur une échelle de 0 à 9 de survenir dans les cinq prochaines années » en métropole. « On parle d’épidémie à partir du moment où il n’est pas possible de relier toutes les personnes infectées à un foyer. Cela veut dire que les transmissions échappent au dispositif de contrôle », expliquait alors Émeline Barrès, de la Direction d’évaluation des risques à l’Anses et l’une des deux coordonnatrices du rapport.
Source : Direction générale de la Santé, Santé publique France
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet