Vaccination contre la dengue : quelles sont les recommandations de la HAS ?
17 décembre 2024
En Guyane, aux Antilles, à la Réunion et en Mayotte, la Haute autorité de Santé (HAS) préconise de faire vacciner contre la dengue les enfants âgés de 6 à 16 ans avec un antécédent d’infection et les adultes de 17 à 60 ans, présentant des comorbidités, avec ou sans antécédent.
La Haute autorité de Santé a publié mardi 17 décembre ses recommandations concernant la vaccination contre la dengue. Elle préconise une vaccination dans les territoires français d’Outre-mer, aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à la Réunion. Pour rappel, les cas de dengue augmentent ces derniers mois dans ces territoires. Les cas importés sont également en forte augmentation dans l’Hexagone depuis le début de l’année 2024 mais le territoire n’est toutefois pas considéré comme une zone de transmission élevée du virus.
« La dengue est une maladie virale, transmise à l’être humain lors de piqûres de moustiques du genre Aedes. Asymptomatique dans 50 à 90 % des cas, elle se manifeste le plus souvent par une forte fièvre, des maux de tête, des nausées ou encore des douleurs articulaires et musculaires et une éruption cutanée. Dans moins de 5 % des cas symptomatique, la maladie évolue vers une forme sévère et peut conduire à mettre en jeu le pronostic vital », résume la HAS. Grossesse, immunodépression, maladies chroniques… sont des facteurs de risque de formes graves.
Il existe quatre sous-types de virus de la dengue ; DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4. Un individu contaminé par l’un d’entre eux est immunisé à vie contre ce sérotype mais seulement partiellement et de façon temporaire contre les trois autres. « Une infection ultérieure par un autre sérotype viral augmente alors le risque de complications et de forme sévère ; les anticorps (dits facilitants) ne neutralisent pas le virus, mais facilitent au contraire son entrée et sa réplication dans les cellules immunitaires », souligne la HAS.
La vaccination pour qui ?
Le vaccin Qdenga a obtenu une autorisation de mise sur le marché européen en décembre 2022. Chargé par le ministère de la Santé de se prononcer sur son utilisation, la HAS préconise, dans le détail :
- la vaccination des enfants âgés de 6 à 16 ans ayant un antécédent d’infection par la dengue ;
- celle des adultes de 17 à 60 ans présentant des comorbidités, avec ou sans antécédent d’infection, devant le risque d’aggravation par la dengue de ces comorbidités.
Concernant les enfants atteints de drépanocytoses, âgés de 6 à 16 ans et sans antécédent de dengue, la vaccination peut être envisagée au cas par cas.
Le schéma vaccinal recommandé consiste en deux doses de vaccin espacées de 3 mois. La HAS recommande que ce schéma vaccinal soit réalisé entre deux épidémies. Après une infection par la dengue, elle préconise d’attendre 6 mois avant d’être vacciné.
Quelle efficacité du vaccin ?
Chez les enfants et adolescents de 6 à 16 ans ayant été précédemment infectés par le virus, les données montrent une efficacité du vaccin Qdenga dans la prévention de la dengue symptomatique et dans la prévention des hospitalisations pour les 4 sérotypes de la dengue (de 51,8 % contre DENV-3 à 80,2 % contre DENV-2). Sur les hospitalisations, l’efficacité est de 98 % contre DENV-2 et 72 % contre DENV-1 et DENV-3.
« En revanche, chez les personnes n’ayant jamais été infectées par la dengue (séronégatifs), le vaccin a montré une absence d’efficacité contre les sérotypes DENV-3 et 4 dans la prévention de la dengue symptomatique, ainsi que contre le sérotype DENV-3 dans la prévention des hospitalisations. De plus, du fait d’un faible nombre de cas liés au sérotype DENV-4, l’efficacité sur ce sérotype n’a pas pu être déterminée au cours de l’étude », poursuit la HAS. Les études montrent enfin une bonne tolérance du vaccin.