Dépénalisation du cannabis : les Académies montent au créneau
13 juin 2012
Alors que le débat sur la dépénalisation du cannabis agite le monde politique, les Académies de médecine et de pharmacie renouvellent leurs mises en garde. Pour leurs représentants, de nombreuses, données neurobiologiques, cliniques et épidémiologiques dûment validées « justifient l’interdiction » de cette substance.
Augmentation des risques de cancers, de dépression, de schizophrénie, de maladies cardio-vasculaires, baisse de l’immunité,… Les deux académies ont passé en revue l’ensemble des effets néfastes du cannabis sur la santé. Les arguments qui vont à l’encontre de toute libéralisation selon les académies, sont regroupés dans un document explosif intitulé Dépénaliser le cannabis, à quel prix ?
Au-delà des effets délétères reconnus à cette substance, les « Sages » soulignent que « le cannabis n’est pas un médicament. » Ils s’insurgent même, contre « ceux qui vont jusqu’à proposer de confier sa commercialisation aux pharmaciens. Cet alibi risque d’en accentuer la pénétration dans notre société, de plus en plus sujette à des phénomènes de vulnérabilité et de précarité ».
France : la consommation en hausse !
Les deux académies rappellent également que le cannabis représente un « danger public. (…) Consommé seul, il est à l’origine d’un doublement du risque d’accident de la route. Associé à l’alcool, il multiplie par 14 le risque d’accidents mortels ». Par ailleurs, 15% à 20% au moins des accidents du travail sont provoqués par des conduites addictives. « C’est pourquoi le dépistage systématique du cannabis en entreprise, bien qu’il soit interdit reste toutefois licite pour les postes à risque : transport, nucléaire, métallurgie ou encore les métiers justifiant un port d’arme ».
La consommation de cannabis repart à la hausse en France. En effet selon l’enquête ESPAD, après une baisse conséquente en 2007, le taux de consommation à 17 ans chez les garçons, est revenu aux niveaux observés en 1999 et 2003. Enfin les deux académies rappellent que « le combat contre le tabac est loin d’être gagné. Faut-il rappeler également la toxicité du cannabis, qui contient 8 fois plus de goudrons cancérigènes, et passer d’une addiction à une autre, plus dangereuse ? »
Pour aller plus loin : lire ici le document des académies, en version intégrale.