Dépendance ou addiction, trop souvent confondues

01 octobre 2025

La dépendance et l'addiction sont deux notions qui désignent des réalités distinctes. Bien comprendre les nuances qui les séparent permet de mieux appréhender les mécanismes sous-jacents de ces comportements et d’adapter les stratégies de prise en charge.

La dépendance est une réaction biologique. Elle correspond à une situation où l’arrêt brutal d’une substance prise régulièrement – qu’il s’agisse de drogues, de médicaments ou d’activités – entraîne un malaise physique et/ou psychologique. Ce malaise est appelé syndrome de sevrage. Il peut se manifester par des symptômes variés, comme des douleurs physiques, des nausées, de l’anxiété ou encore des insomnies. Le syndrome de sevrage est la réaction du corps et du cerveau face à l’absence soudaine de la substance à laquelle l’organisme s’était habitué.

L’addiction, elle, va au-delà du phénomène biologique de la dépendance. Elle désigne une perte de contrôle sur une pratique ou une consommation, même lorsque celle-ci engendre des conséquences négatives. Un signe majeur de l’addiction est le craving, une pulsion irrésistible qui pousse à répéter une expérience ou une conduite, souvent liée à un produit ou à une activité. Par exemple, un individu peut éprouver une envie intense de consommer de la cocaïne ou de jouer à des jeux d’argent, même après avoir cessé cette pratique pendant plusieurs mois.

Mécanisme physique contre mécanisme psychologique

Le processus de dépendance est essentiellement lié à l’effet d’une substance sur le cerveau. Lorsqu’un individu consomme régulièrement une drogue ou un médicament, son cerveau et son corps s’habituent à son action, rendant l’arrêt difficile. Pour les substances les plus addictives, telles que les opiacés, la nicotine ou l’alcool, la dépendance se manifeste de manière marquée.

Contrairement à la dépendance, l’addiction ne se limite pas à l’aspect biologique ou physique de la consommation, mais englobe également des facteurs psychologiques profonds. Elle est souvent liée à des vulnérabilités personnelles et à un environnement propice à la rechute, tels que des antécédents de maltraitance ou des proches qui consomment eux-mêmes des substances. Le craving se déclenche souvent en réponse à des stimuli internes ou externes, tels qu’une émotion particulière, une situation stressante ou un objet associé à l’expérience addictive. C’est un phénomène qui peut persister bien au-delà de l’arrêt de la consommation, alimentant la rechute et rendant difficile la gestion à long terme de l’addiction. Un aspect fondamental de l’addiction est la compulsion à répéter l’acte, en dépit de la souffrance psychologique ou des dégâts physiques voire sociaux que cela peut engendrer.

La perte de liberté en commun

Qu’il s’agisse de la dépendance ou de l’addiction, ces deux termes désignent un rapport aliénant à une substance ou une pratique, mettant en danger la liberté et le bien-être de l’individu. Un soutien médical, psychologique et social est souvent indispensable pour rompre ce cercle néfaste.

  • Source : Observatoire français des drogues et des tendances addictives – drogues-info-service.fr

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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