Dépistage de la surdité néonatale : la HAS émet de nouvelles recommandations

24 juin 2025

Le programme national de dépistage de la surdité chez le nouveau-né a été instauré en 2014. Mais des disparités dans les pratiques selon les régions entrainent des inégalités dans l’accès aux soins. Pour y remédier la Haute Autorité de Santé (HAS) a mis à jour ses recommandations en la matière.

Depuis 2014, le dépistage de la surdité néonatale bilatérale (SPBN) est un programme national de santé publique visant à identifier les cas de perte auditive chez les nouveau-nés. Objectif :  diagnostiquer le plus tôt possible une perte auditive égale ou supérieure à 40 dB et mettre en place une prise en charge adaptée dès les premiers mois de la vie. La déficience auditive est le déficit sensoriel le plus fréquent à la naissance. Environ un enfant sur mille naît sourd profond, ce qui représente environ 25 % des surdités présentes à la naissance. La prévalence globale de la surdité uni et bilatérale avec une perte auditive supérieure à 40 dB est, elle, estimée à 2,21 ‰

De 0 à 20 dB de perte auditive, l’audition est jugée normale. Entre 21 et 40, on parle d’une perte d’audition légère. Entre 41 et 70 dB, la perte d’audition est moyenne. L’enfant n’entend que les voix fortes et les troubles du langage sont importants. De 71 à 90 dB, la perte d’audition est sévère et l’enfant ne perçoit que les sons à très forte intensité ; l’acquisition de la parole est compromise. Au-delà de 90 dB perdus, l’enfant est sourd.

Parmi les facteurs de risque de surdité néonatale ?

  • les antécédents familiaux :
  • avoir passé plus de 5 jours en soins intensifs ;
  • l’asphyxie ou encéphalopathie ischémique hypoxique ;
  • l’assistance respiratoire extracorporelle (AREC) ;
  • l’infection in utero à cytomégalovirus (CMV) ou infection congénitale précoce à CMV ;
  • les infections in utero, telles que l’herpès, la rubéole, la syphilis et la toxoplasmose ;
  • la transmission de Zika au nourrisson ;
  • certaines conditions de naissance et notamment des malformations crânio-faciales ;
  • événements associés à la perte auditive : traumatisme crânien sévère, en particulier fractures de la base du crâne et des os temporaux.

etc.

Des inégalités dans la prise en charge

En 2019, Santé publique France mettait en évidence une grande hétérogénéité régionale dans les pratiques professionnelles. En découlaient des inégalités d’accès aux soins. Dans ce contexte, la Haute autorité de Santé a été saisie pour évaluer le programme et formuler des recommandations visant à harmoniser les pratiques et renforcer son efficacité.

Aujourd’hui, la HAS recommande que le dépistage néonatal de la surdité soit réalisé sur chacune des deux oreilles, à un seuil de 35 dB (au lieu de 40 dB précédemment) en intégrant deux étapes :

  • la première étape incluant deux tests effectués au sein de la maternité ou de l’unité de néonatologie, avant un mois d’âge corrigé dans le cadre de la prématurité. Un seul test sera nécessaire si le premier est concluant ;
  • la seconde étape, un troisième test, si nécessaire réalisé dans le premier mois suivant la naissance.

Elle recommande une meilleure formation des professionnels de santé impliqués dans le dépistage et une meilleure information à destination des parents, durant la grossesse.

  • Source : HAS

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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