Dépistage de l’audition néonatal : les experts de Lyon
16 janvier 2015
Le dépistage des troubles auditifs du nouveau-né repose sur une mesure objective et totalement indolore. © Phovoir
Le dépistage des troubles de l’audition dans les jours qui suivent la naissance est désormais obligatoire. En cas de résultat laissant suspecter un problème, les familles sont orientées pour un bilan approfondi vers un Centre Expert de l’Audition et de l’équilibre de l’Enfant. Les Hospices Civils de Lyon viennent d’obtenir ce label. Explications.
En France, 1 enfant sur 1000 naît avec une surdité sévère bilatérale. Cette prévalence atteint 2,5 pour 1000 en incluant tous les degrés de surdité et même 4 pour 1000 en comptabilisant les surdités unilatérales. Mais en matière de dépistage, notre pays fait figure de mauvais élève. Pour y remédier et améliorer le taux de détection de ces troubles, le dépistage de la surdité néonatale permanente a été rendu obligatoire par l’arrêté ministériel du 23 avril 2012. Ce test, simple et indolore, réalisable en moins de 10 minutes par des auxiliaires puéricultrices dès la 36ème heure de vie, se généralise peu à peu à toutes les maternités. En cas de résultat laissant suspecter un problème et après un second test pour limiter les faux positifs, les bébés et leurs parents sont orientés vers un Centre Expert de l’Audition et de l’équilibre de l’Enfant.
Pour confirmer un trouble auditif, il faut en effet procéder à un examen complet du fonctionnement de l’oreille moyenne, de l’oreille interne et du système nerveux central auditif. Les médecins observent les réactions comportementales du bébé à des stimulations auditives de tonalité et d’intensité variables. Des explorations fonctionnelles vestibulaires spécialisées peuvent être également être réalisées afin de repérer une anomalie prédisposant à des crises de vertiges mais aussi à de possibles troubles de l’équilibre ou de la marche.
Suite au diagnostic, la pose précoce d’implants pourra être proposée. « La période allant de la naissance à l’âge de 3-5 ans est une période critique pour le développement normal du langage. Tout retard de diagnostic entraîne une perte de chance », rappelle le professeur Thai-Van, chef du service d’audiologie et d’explorations orofaciales aux Hospices Civils de Lyon. « Appareillé précocement, l’enfant aura moins de difficultés dans l’acquisition du langage. »