Dépistage du cancer du poumon : les résultats mitigés du scanner
03 février 2003
Une étude américaine met en cause lefficacité des scanners conventionnels dans le dépistage des cancers broncho-pulmonaires. A cause notamment dun rapport coût efficacité jugé peu favorable.
Pendant plus de 20 ans, le Pr Parthiv Mahadevia et son équipe, de lUniversité Johns Hopkins à Baltimore, ont réalisé plus de 460 000 examens de dépistage du cancer du poumon chez des fumeurs réguliers. Ils navaient à leur disposition que la technique du scanner.
Par rapport à des malades qui nauraient pas subi dexamen de ce type, ils ont finalement relevé une baisse de la mortalité de seulement 13%. Cette baisse relativement modeste est aggravée par le coût de cet examen. Ajoutons à cela le fait que les résultats du scanner amènent parfois à réaliser des interventions traumatisantes qui savèrent par la suite injustifiées, les anomalies relevées étant fréquemment non cancéreuses. Lun dans lautre, voilà donc une approche coûteuse
pour une réduction de mortalité assez faible.
« Nous ne sommes pas opposés à la technologie, mais nous sommes favorables à son utilisation la plus judicieuse possible. Le scanner est un outil très utile, mais il doit être utilisé seulement lorsquun médecin le souhaite pour un motif bien spécifique » expliquent les auteurs.
De nombreux travaux se penchent actuellement sur les moyens les plus appropriés pour dépister le cancer du poumon. En France, Dépiscan démarrera bientôt dans 14 hôpitaux. Plus de 1 000 malades fumeurs y participeront. Son objectif : comparer lefficacité dun nouveau type de scanner, dit hélicoïdal à celle des radiographies classiques.
Les chercheurs fondent dailleurs de grands espoirs sur ce type de scanner qui utilise des doses de rayons X dix fois moins importantes quun appareil conventionnel. Daprès plusieurs travaux récents, il permettrait de dépister une proportion importante de cancers à des stades précoces, avec une survie à 3 ans peut être supérieure à 70%. Vivement les résultats de Dépiscan
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Source : Journal of the American Medical Association, 15 janvier 2003, Académie de Médecine, 21 janvier 2003