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Accueil » Médecine » Cancers » Dépistage organisé du cancer du sein : pourquoi une si faible participation ?
© Peakstock/shutterstock.com
Moins d’une femme sur deux a participé au dépistage organisé du cancer du sein en 2022, selon les chiffres rendus publics par Santé publique France en juin dernier. Et cela fait des années que cela dure : si ce dépistage (examen clinique, mammographie et bilan diagnostic selon les cas) a été généralisé au territoire national en 2004-2005, la France reste environ dix points en dessous de la moyenne européenne (60 %), et vingt points en deçà de ses objectifs.
« Les instances européennes recommandent une participation (…) d’au moins 70 % de la population cible afin que l’objectif de réduction de mortalité du cancer du sein puisse être atteint », précise le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France consacré au sujet. En France, le cancer du sein représente la première cause de cancers féminins (environ 60 000 nouveaux cas par an) et reste la première cause de décès par cancer chez la femme (12 000 par an).
Les autrices de l’article avancent plusieurs hypothèses pour tenter d’expliquer pourquoi, après plusieurs années de progression (d’environ 44 % en 2004-2005 au pic de 2011-2012 à 52,3 %), les chiffres ne s’améliorent pas. Ils tendent même à baisser « pour toutes les tranches d’âge et toutes les régions, jusqu’à 48,5 % en 2019 ».
Et même à 42,6 % en 2020, ce qui s’explique aisément par les conséquences de la crise sanitaire, avec des fermetures puis des restrictions d’activité dans les Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) et les cabinets de radiologie. Mais d’autres facteurs entrent en jeu dans ces tendances à long terme : « la baisse de l’offre médicale en sénologie, conséquence d’une moindre attractivité de cette discipline », mais aussi la « désertification médicale ».
Il est également possible que la polémique née au début des années 2010 « sur l’efficacité du dépistage, et en particulier sur le surdiagnostic engendré par un dépistage organisé » ait laissé des traces : « le doute sur l’utilité de ce dépistage s’est installé non seulement parmi les femmes, mais également parmi les médecins généralistes, ce qui a possiblement eu un effet sur le recours au dépistage », indiquent les autrices.
Dernier élément à prendre en compte : le fait que beaucoup de femmes se font dépister en dehors du programme, au moyen de mammographies dites « opportunistes » prescrites parce qu’elles présentent des symptômes ou parce qu’elles sont à risque familial. Or, ces pratiques ne font pas l’objet de recueil de données spécifique. Dans ce contexte, concluent les autrices, « il est urgent de disposer de données fiables pour quantifier les pratiques de dépistage hors-programme afin d’avoir un panorama complet de recours global au dépistage du cancer du sein. »
Source : BEH Santé publique France n°14 - Juillet 2023
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche
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