Dépression ou trouble bipolaire tardif : les signes avant-coureurs de la maladie d’Alzheimer ?

25 juin 2025

Une équipe de chercheurs a mis au jour, par imagerie cérébrale, une accumulation anormale de la protéine tau chez des patients ayant vécu tardivement leur premier épisode maniaque ou dépressif. Ces troubles psychiatriques pourraient ainsi constituer des prodromes de pathologies neurodégénératives.

Les troubles de l’humeur chez la personne âgée, tels que la dépression et le trouble bipolaire, pourraient être des manifestations prodromiques d’une démence dégénérative. Une équipe de scientifiques a approfondi cette piste en recherchant les niveaux de protéines tau et de bêta-amyloïde, chez 52 personnes atteints de troubles de l’humeur et 47 participants sains. Pour rappel, il s’agit des deux marqueurs principaux de la maladie d’Alzheimer. Les tissus cérébraux de 208 autopsies ont également été analysés afin de valider la neuroimagerie. Les résultats ont été publiés dans le journal Alzheimer’s and Dementia le 9 juin 2025.

La protéine tau chez 50 % des patients souffrant de troubles psychiatriques tardifs

Selon ces travaux, menés par le National Institute for Quantum and radiological Sciences and technology (Japon), 50 % des participants atteints de trouble bipolaire ou de dépression présentaient une accumulation anormale de la protéine tau dans le cerveau, contre 15 % chez le groupe de témoins. L’accumulation de protéine tau était notamment concentrée dans les zones du cerveau cruciales pour la régulation des fonctions cognitives.

Dans le détail, l’imagerie a révélé que 60 % des participants qui présentaient une dépression tardive, et 40,5 % de ceux qui souffraient de trouble bipolaire présentaient une accumulation de protéine tau. Concernant les bêta-amyloïdes, les chiffres s’élevaient à 36 % chez les participants dépressifs, 22 % chez les participants bipolaires et 2 % chez les témoins sains. L’accumulation des protéines tau et Bêta-amyloïdes étaient équivalentes entre les patients qui présentaient des troubles psychiatriques actifs et ceux qui en avaient connu.

Des troubles psychiatriques 7 ans avant les troubles cognitifs

L’analyse des autopsies a confirmé ces résultats, montrant un niveau de protéines tau plus élevé chez les personnes ayant connu des épisodes maniaques ou dépressifs. Précisément, les symptômes de troubles de l’humeur précédents les troubles cognitifs associés à la démence de 7,3 ans en moyenne. « Etant donné que les participants atteints de dépression ou de trouble bipolaire ne présentaient aucun troubles cognitifs, nos résultats soutiennent la preuve que les données selon lesquelles les maladies neurodégénératives, peuvent initialement se manifester par des symptômes psychiatriques », a expliqué Shin Kurose, doctorant aux QST, cité par le Patient Care on line.

Ainsi, chez certains patients, les troubles de l’humeur tardifs pourraient être le signe d’un processus neurodégénératif débutant. Forts des résultats de cette étude, les chercheurs estiment qu’une présence anormale de protéine tau pourrait être recherchée lors des examens d’imagerie cérébrale chez les patients ayant vécu leur premier épisode dépressif ou maniaque après 40 ou 50 ans. Cela permettrait d’intervenir avant même les premiers signes du déclin cognitif.

  • Source : Alzheimer’s and Dementia, Patient Care

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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