Dermatite atopique : la peau… et les bronches
18 novembre 2014
Les nourrissons sont fortement exposés au risque de dermatite atopique précoce. ©Inserm/Patrice Latron
Forme particulière d’eczéma, la dermatite atopique précoce touche surtout les nourrissons dans leur première année de vie. En grandissant, cette inflammation cutanée peut être à l’origine d’intolérances alimentaires (aux œufs, au lait de vache et aux fruits à coque). Lesquelles augmentent le risque d’allergies respiratoires.
Inflammation chronique de la peau, la dermatite atopique se traduit par l’apparition de plaques rouges, un assèchement de la peau et une forte sensation de démangeaisons. Dans la majorité des cas, les complications surviennent pendant les 6 premières années de vie. « Chez un enfant présentant une dermatite atopique précoce, la sensibilisation à plusieurs aliments expose à un risque accru de sensibilisation à des allergènes respiratoires », viennent de constater des chercheurs de l’INSERM.
Pour le prouver, ils ont suivi 229 nourrissons atteints d’une dermatite atopique, à partir de leur naissance et pendant les six premières années de vie. « Une fois par an, les petits étaient soumis à un contrôle dermatologique et respiratoire, puis à un bilan sanguin afin d’évaluer la concentration sanguine en IgE, anticorps marqueurs des allergies », souligne le Pr Jocelyne Just, coauteur des travaux au service d’allergologie pédiatrique de l’hôpital Armand-Trousseau (Paris).
Des symptômes 4 fois plus fréquents
Résultat, à 6 ans, 37% des petits patients présentaient une sensibilité à plusieurs aliments, le plus souvent à l’œuf, au lait de vache ou aux fruits à coque type noisette. Pour ces derniers, le risque associé d’allergies respiratoires était 3,7 fois plus important comparé aux enfants atteints d’une dermatite sans pour autant présenter d’intolérance alimentaire.
« La dermatite atopique précoce entraînerait une porosité importante de la peau, qui n’assure alors plus correctement son rôle de barrière physique. » Conséquence, les allergènes volatiles traversent la couche supérieure de l’épiderme. Dans les premières années, cette pénétration se traduit par une simple sensibilisation. Puis jusqu’à l’âge de 6 ans, « le système immunitaire activé se met à réagir davantage aux allergènes respiratoires ». Lesquelles font le lit des crises d’asthmes lorsqu’elles deviennent chroniques.
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Source : Unité 1136 Inserm/Université Pierre et Marie Curie, Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, Paris le 4 novembre 2014. J.Just et coll. Natural history of allergic sensitization in infants with early-onset atopic dermatitis: results from ORCA Study. Pediatr Allergy Immunol, édiction en ligne du 6 octobre 2014
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet