Dermatite atopique sévère : mieux la comprendre, pour mieux la prendre en charge

12 décembre 2017

Elle touche environ 100 000 adultes en France, elle altère la qualité de vie, elle isole et fait souffrir… C’est peu dire que la dermatite atopique sévère de l’adulte est loin d’être une affection banale de la peau. Une étude s’est justement intéressée à son retentissement dans la vie quotidienne des patients. Et une campagne de sensibilisation #MaPeauEstUnePrison initiée par Sanofi Genzyme, révèle leur vécu douloureux. Les explications du Dr Caroline Jacobzone, dermatologue à l’hôpital de Lorient.

« La dermatite atopique est une maladie inflammatoire de la peau qui évolue par poussées imprévisibles », indique le Dr Caroline Jacobzone. Elle est caractérisée par une anomalie de la réponse immunitaire et une déficience de la barrière cutanée. « Elle se manifeste par l’apparition de plaques rouges sur la peau et de démangeaisons. Dans sa forme sévère, les traitements classiques ne fonctionnent plus. Les patients sont gênés quasiment tous les jours, avec des démangeaisons sévères. » Elle touche généralement le visage, et les mains. « Certains patients peuvent présenter des formes étendues, avec des lésions des pieds jusqu’à la tête. »

Rappelons que la maladie n’a évidemment aucun lien avec un défaut d’hygiène ou le mode de vie. « Ses formes sévères représentent 5,6%, soit environ 100 000 patients en France ». Lesquels vivent un véritable calvaire au quotidien, comme le révèle l’étude eclA. Au total, 1 000 patients souffrant de dermatite atopique ont répondu à un questionnaire pour évaluer leur qualité de vie. « C’est une étude très intéressante, dans la mesure où les sondés pouvaient répondre sans la présence d’un professionnel de santé sur leur ressenti dans la vraie vie », précise le Dr Jacobzone.

Une sexualité perturbée

Les résultats sont édifiants. « Plus la maladie est sévère, plus la qualité de vie est impactée. Les points importants qui ont été montrés, c’est le fort retentissement sur la sexualité. Dans près de 70% des cas, les patients ont affirmé subir une baisse de leur libido, à cause de leur maladie ». Ce n’est pas tout. Plus d’un sur deux ne dort pas de façon correcte. « Ils ne parviennent pas à s’endormir. Ils ne cessent de se gratter. » Fort logiquement cette forme de dermatite provoque des troubles psychologiques. Près d’un patient sur deux présente des symptômes d’anxiété ou de dépression. Et un sur cinq a même déjà rapporté des idées suicidaires.

Afin de mieux comprendre et de faire partager ce vécu, Sanofi Genzyme a développé une campagne nationale de sensibilisation #MaPeauEstUnePrison. Sur le site www.mapeauestuneprison.fr, vous retrouverez des témoignages de patients. « Ce type de campagne est toujours utile. Notamment pour les professionnels de santé qui se rendent mieux compte du vécu des patients. Les témoignages figurant sur ce site nous indiquent très clairement qu’il ne s’agit pas d’une maladie de la peau banale. Par ailleurs, partager ses difficultés entre patients, c’est aussi accepter son affection et libérer la parole ».

  • Source : Interview du Dr Caroline Jacobzone, novembre 2017 - Etude Epi-Aware (Epidemiology of Adults Patients With Atopic Dermatitis). Sanofi-Genzyme and Regeneron 2016, PGA (Patient Global Assessment)- Etude Objectifs Peau – JDP 2016 - Ezzedine K et al. Qualité de vie et fardeau de la Dermatite Atopique : une étude française... (Revue de Santé Publique, 13 juin 2017) - Simpson EL et al. J Am Acad Dermatol 2016Mar ;74(3) :491-498

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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