Derrière les médicaments, des patients… à rassurer !

03 mars 2005

Face à la crise de confiance qui se fait jour envers les médicaments et leur évaluation, l’objectif est-il de “rassurer l’opinion” ? C’est l’avis de Jean Marimbert, Directeur général de l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé.

Les retraits volontaires de la Cérivastatine en 2002, puis du Vioxx à l’automne dernier ont marqué les esprits. Par ailleurs, la qualité et l’indépendance de l’évaluation des médicaments viennent également d’être mises en cause par un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques. Dans ce contexte pour Jean Marimbert, “l’AFSSaPS comme toutes les autres agences a un rôle à jouer pour restaurer un climat de confiance“.

En tête des reproches adressés à ces institutions, le rôle considéré comme “ambigu”, des experts chargés des études d’évaluation. “Je comprends les préoccupations sur les conflits d’intérêts ” a-t-il confié lors d’un entretien avec Destination Santé. “L’impartialité de l’expertise est très importante et nous allons travailler dans ce sens. Mais d’un autre côté il ne faut pas oublier de valoriser le travail des experts. Sinon, nous n’en aurons plus“. Et l’évaluation du médicament en pâtira, bien sûr. Notamment parce qu’elle reposera alors sur des sources étrangères.

Plus de transparence…
Le deuxième axe de travail est le renforcement du suivi des médicaments après leur mise sur le marché. “Le danger vient quand il y a une dérive. Quand notamment il y a eu une forte action promotionnelle sur un médicament, (et que) les professionnels de santé comme le public peuvent en venir à oublier d’utiliser le médicament dans les conditions prévues par l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché, n.d.l.r.). Il faut donc bien veiller au respect de cette AMM“.

Pour restaurer la confiance, l’AFSSaPS mise enfin sur la… communication. Vers les professionnels de santé mais aussi vers le grand public. “Le monde pharmaceutique en général et le monde des agences a plutôt une tradition de secret“, poursuit Jean Marimbert. “Il nous faut aller désormais vers plus de transparence. C’est notamment pour cette raison que nous développons nos liens avec les associations de patients. La sécurité sanitaire n’est pas une notion abstraite. Au bout du compte c’est la protection du patient qui est en jeu“.

  • Source : Interview de Jean Marimbert, Directeur général de l'AFSSaPS

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