Des cellules nerveuses dédiées aux caresses
14 février 2023
La Saint-Valentin est une occasion rêvée pour passer du temps avec son ou sa chéri(e). Se tenir la main, se prendre dans les bras, se masser… vous avez l’embarras du choix pour montrer votre amour par le contact physique. Saviez-vous que des chercheurs ont identifié des cellules nerveuses dédiées au plaisir ressenti lors des caresses ?
Une caresse rassurante, se tenir la main, une embrassade ou un câlin plus sensuel. Lorsque c’est de manière bienveillante évidemment, être touché fait partie des plaisirs de la vie. Des chercheurs américains du Zuckerman Institute de Columbia ont mis au jour l’existence de cellules nerveuses situées sur la peau qui seraient exclusivement dédiées à ressentir le bonheur procuré par les caresses.
Un circuit nerveux à part
Pour parvenir à ce constat, ils ont travaillé chez des modèles de rongeurs sur lesquels ils ont utilisé une technique d’optogénétique. Cette méthode consiste « à introduire dans une cellule un gène qui code pour une protéine photosensible, laquelle va s’activer lorsqu’on l’éclaire avec une lumière spécifique », explique l’Inserm. Dans ce cas précis, les chercheurs ont fait en sorte que seulement les cellules baptisées Mrgprb4 se déclenchent lorsqu’ils les touchaient avec un faisceau lumineux. Résultat fascinant : « les souris se cambrent vers l’arrière, dans une posture associée dans cette espèce au fait d’être réceptif à une excitation sexuelle ». Preuve que la caresse provoquait une réponse via ces cellules.
Les scientifiques ont ensuite découvert qu’il existait non seulement des cellules dédiées mais aussi un chemin nerveux exclusif pour le message des caresses. Celui-ci menant directement à la zone du plaisir dans le cerveau.
Une voie thérapeutique contre le stress ?
Et chez l’humain alors ? Il se trouve que l’être humain dispose de cellules nerveuses similaires appelées C-tactile afferents, qui répondent à des caresses, même légères. Et qu’un chemin nerveux vers le cerveau existe aussi, pas si différent de celui de la souris.
Ce qui ouvre la voie vers des applications biomédicales avec le plaisir ressenti par la caresse comme médicament. En effet, « il pourrait être possible de développer des techniques pour traiter le stress, l’anxiété et la dépression, soit à l’aide de thérapies du toucher ou avec de nouveaux médicaments à appliquer sur la peau », expliquent les auteurs. Outre le stress et l’anxiété, ces découvertes pourraient aussi mener à des solutions dans l’autisme, qui rend parfois le fait d’être touché totalement insupportable.