Des décolorants pour cheveux, nocifs pour les coiffeurs et les consommateurs

12 juin 2019

L’Anses alerte sur des substances utilisées notamment dans les produits de décoloration capillaire. Lesquels présentent des risques pour la santé des professionnels de la coiffure ainsi que les consommateurs. L’Agence recommande donc de réduire au maximum leur utilisation.

Persulfates d’ammonium, de potassium et de sodium. Derrière ces appellations se cachent des substances utilisées pour leurs propriétés oxydantes, notamment dans des produits de décoloration capillaire.

Problème, elles sont classées par le règlement européen CLP (relatif aux produits chimiques) comme « sensibilisants respiratoires et cutanés ». Ainsi, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), « elles représentent la 2e cause des asthmes professionnels ».

1 000 pathologies professionnelles

Mais leurs méfaits vont bien au-delà. Un récent travail de l’Anses a permis de déterminer les risques pour les professionnels et les consommateurs. En coiffure, ces persulfates sont employés sous différentes formes : en poudre à mélanger dans un liquide, en granules, en crèmes ou en liquides prêts à l’emploi.

L’exposition des professionnels se produit surtout lors de la préparation, de l’application et du rinçage des produits. Les consommateurs eux, peuvent être exposés lors d’une utilisation à domicile ou chez le coiffeur.

Ainsi, entre 2001 et 2015, plus de 1 000 cas de pathologies professionnelles liées aux persulfates ont été recensés. « Il s’agit d’asthmes, de dermatites allergiques, de rhinites, d’urticaires, de choc anaphylactique et d’autres maladies respiratoires », précise l’Anses. Laquelle explique que « ces pathologies peuvent entrainer des handicaps dans la vie quotidienne et de lourdes conséquences pour ces professionnels telles que l’obligation de reconversion ».

Si elle ne donne pas de données chiffrées, l’Agence explique que le grand public n’est pas à l’abri et recommande « de restreindre dans les meilleurs délais l’usage des persulfates, notamment dans les produits capillaires, afin de protéger la santé des travailleurs et des consommateurs exposés. »

  • Source : Anses, 12 juin 2019

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils